Décidément, le Premier Ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba n’entend pas se plier à la demande de l’Assemblée nationale pour présenter ses moyens de défense de suite à la motion de censure contre son gouvernement. En déplacement à Lubumbashi pour « une mission officielle », le chef de l’exécutif a brillé par son absence à la plénière de ce mardi 26 janvier devant sceller son sort. Une absence qui a poussé le Président du bureau d’âge de solliciter, « en tenant compte de la paix, de la constitution et du règlement intérieur », le report dudit examen. Certains proches du Premier Ministre font savoir que malgré ce report, « il ne se présentera pas ce mercredi » à l’hémicycle.
Selon plusieurs sources concordantes à Lubumbashi, Sylvestre Ilunkamba a débuté ce mardi dans la ville cuprifère, une série de visites des associations des jeunes et socio-culturelles de la province. En même temps, au Front Commun pour le Congo, il n’est pas question de « cautionner la violation de la constitution et du règlement intérieur de l’Assemblée », confie à POLITICO.CD l’un des ténors de la famille politique de Joseph Kabila.
Déjà, pendant la plénière de ce mardi, les députés nationaux FCC ont une nouvelle fois quitté la salle de plénière. Ces députés continuent à contester la qualité du bureau d’âge d’examiner une motion de censure contre le gouvernement. Devant la presse, le député national PPRD Didi Manara révèle que le bureau d’âge fait le « forcing » et toutes ses décisions « n’engageront pas » le FCC.
« Nous nous disons que nous ne pouvons absolument pas cautionner une telle violation de la constitution. Ils vont faire le forcing, et ce forcing là, ce n’est pas parce que tout le monde pêche, ce n’est pas parce que tout le monde corrompt que la corruption, le péché, le mal deviennent une vertu. Voilà pourquoi nous nous ne pouvons pas nous inscrire dans ce schéma, nous sortons pour que la République, la population congolaise sache que ce qui est en train d’être fait dans la salle est une violation de la Constitution et nous, nous ne sommes pas partant. Nous nous sommes dit, toutes les décisions ne nous engageront pas », fait savoir Didi Manara, député national du PPRD
Et d’ajouter : « la motion incidentielle comme le dit notre règlement intérieur est celle qui doit être examinée au début de la séance pour que la plénière puisse se prononcer sur la question principale, la question principale ici est celle qui se rapporte à la compétence du bureau d’âge. Ce dernier ne peut pas examiner, convoquer un gouvernement de la République en plein exercice. Le bureau d’âge lui-même a saisi la Cour Constitutionnelle pour solliciter un certain nombre d’avantages et la Cour Constitutionnelle s’est prononcée et a rendu son arrêt. La Cour Constitutionnelle a demandé au bureau d’âge de prescrire dans l’ordre du jour deux points à l’ordre : vider la question de la pétition contre le membre du bureau Mabunda questeur adjoint et organiser le vote et l’installation du bureau définitif. Et la Cour Constitutionnelle se référait aux articles 12 et 13 de notre règlement intérieur. Lorsque vous lisez les articles 12 et 13 du règlement intérieur, tout est clair à ce sujet. Un bureau d’âge n’a pas des compétences illimitées. Ses compétences sont prescrites et bien définies, c’est d’abord un d’examiner le règlement intérieur, et validation des mandats des députés nationaux et vote du bureau définitif », renchérit-t-il.
Stéphie MUKINZI