Des centaines des réfugiés et demandeurs d’asile burundais sont descendus dans les rues d’Uvira au Sud-Kivu, dans la journée du jeudi 28 janvier 2021, pour réclamer leur rapatriement volontaire et sans condition dans leur pays d’origine.
C’est depuis 2015 que ces réfugiés et demandeurs d’asile s’étaient installés en République Démocratique du Congo (RDC), fuyant des conflits armés ainsi que la crise politique qui sévit au Burundi.
Ils disent avoir déjà passé plusieurs mois à Uvira, notamment dans les centres de transit de Kavinvira, de Mulongwe et de Lusenda dans le territoire de Fizi et d’autres de Sange dans la plaine de la Ruzizi ; mais ils déplorent les mauvaises conditions, dans lesquelles ils vivent dans ces camps.
Majoritairement composés des enfants et des femmes, ces demandeurs d’asile et réfugiés regrettent que la ration alimentaire qu’ils reçoivent n’arrivent pas à répondre à leur besoin alimentaire. Et quand ils partent chercher à manger dans les communautés, ils sont la cible des hommes armés. « On ne peut plus continuer à vivre dans ces conditions inhumaines. Il vaut mieux pour nous d’aller supporter ces conditions chez nous, au Burundi», estime l’un d’eux. Ils dénoncent également la qualité des conditions d’accueils, d’hébergement ainsi que les conditions sanitaires qui leurs sont imposées.
Ces réfugiés et demandeurs d’asile burundais s’étaient rassemblés à la frontière congolo-burundaise où ils menaçaient de traverser.
« Les demandeurs d’asile et les réfugiés burundais qui étaient dans les camps de Kanvinvira, de Mulongwe et de Sange dans la plaine de la Ruzizi s’étaient organisés pour retourner chez eux au Burundi parce que, pour eux, les conditions d’accueils, d’hébergement et la nourriture ne sont pas bien assurées. Ils ont demandé au HCR de les rapatrier, mais cette agence des refugiés ne s’était pas activé et c’est pourquoi ils ont menaçaient de franchir la frontière par la force » , explique André Byadunia, Coordonnateur de la Nouvelle Société Civile Congolaise d’Uvira.
En réaction, les autorités de la Direction Générale de Migration (DGM) ont fait comprendre à ces demandeurs d’asile ainsi qu’aux réfugiés burundais qu’il n’est pas possible qu’ils traversent, parce qu’il faut qu’il y ait une convention tripartite entre le Haut Commissariat des Réfugiés (HCR), le Gouvernement Congolais et le Gouvernement Burundais afin de leur faciliter le retour en toute quiétude.
Notons que cette manifestation est la seconde après celle de 2020. Le HCR avait estimé que le processus de rapatriement volontaire de ces réfugiés burundais vers leur pays devait être suspendu à cause de la fermeture de la frontière congolo-burundaise, à la suite de la COVID-19.
Thierry M. RUKATA