Le procès sur le présumé détournement des fonds alloués à la matérialisation de la gratuité de l’enseignement à l’école primaire en République Démocratique du Congo se poursuit ce mardi 9 mars à la prison centrale de Makala, à Kinshasa. Parmi les accusés, le Directeur général du Service de Contrôle et de Paie des Enseignants (SECOPE), Dhelon Kampay, est particulièrement accusé d’avoir détourné plus de 13 milliards CDF (6,5 millions USD) durant la période allant de janvier à juillet 2020. Pour ses avocats, le rapport de l’Inspection Générale des Finances (IGF) qui évoque ce détournement « contient beaucoup d’erreurs ». Ils disent redouter un verdict « entaché de plusieurs irrégularités ».
« Nous disons que le rapport qui a été dressé par les inspecteurs des finances contient beaucoup d’erreurs qui risqueraient à ce que nous puissions avoir à l’issue de ce procès une décision entachée de plusieurs irrégularités. C’est pour dire que notre client a été empêché de se défendre convenablement », se justifient les avocats du DG du SECOPE.
C’est depuis le 29 janvier 2021 que Dhelon Kampay est incarcéré à la prison centrale de Makala pour « une affaire de détournement de fonds et sabotage de la gratuité de l’enseignement primaire ». Deux mois après, ce début du procès est la conséquence du rapport de l’Inspection Générale des Finances (IGF) sur la gestion des fonds alloués à la gratuité de l’enseignement de base.
Au moins 17 personnes sont citées dans le rapport publié le 18 novembre 2020 après la mission des inspecteurs sur le contrôle de la paie des enseignants par la situation de mise à disposition au profit du ministère de l’EPST. L’Inspecteur général des finances, Chef de service Jules Alingete, avait également fait savoir dans son rapport que 62 milliards de francs congolais ont été détournés et de fausses factures ont été utilisées pour détourner les fonds mis à la disposition de l’EPST pour la paie des enseignants.
Stéphie MUKINZI