C’était le doute au départ. Puis, la panique. Ensuite, des protestations contre l’idée de la vaccination contre le Coronavirus. Et maintenant que le vaccin est bel et bien arrivé en RDC, la population est plutôt calme.
10 mars 2020, 10 mars 2021, un an jour pour jour depuis que le premier cas de Coronavirus avait été officiellement annoncé en République Démocratique du Congo, précisément à Kinshasa, avant que le pays ne commence à enregistrer des pics successifs. La RDC devenait ainsi le 11e pays africain touché par la maladie à coronavirus 2019 (Covid-19). Dans cet article, Politico.cd vous fait revivre quelques temps forts de cette pandémie.
D’abord, la confusion dans la communication du Ministre de la Santé Eteni Longondo. Ce dernier annonce que le cas importé est un sujet belge. Dans les heures qui suivent, il revient pour annoncer qu’il s’agit d’un sujet français. Puis, l’on apprendra ensuite qu’il s’agit en effet d’un ressortissant congolais ayant acquis la nationalité française. Toutes ces corrections ont été apportées en moins de 48 heures, entraînant avec elles des vagues de réactions qui ont fait planer le doute sur le sérieux de l’annonce. Pour beaucoup en ce moment là, il ne s’agissait que d’une vaste blague.
Ensuite, le Docteur Muyembe, Coordonnateur du Comité Multisectoriel de riposte contre la pandémie à Covid-19 annonce que la RDC a été sélectionnée pour connaître l’expérimentation du vaccin Covid-19. Cette annonce suscite un tollé à travers le pays. Beaucoup se sont prononcés contre l’idée de se voir injecter le vaccin. La population est allée jusqu’à proposer que si les autorités veulent réellement de ce vaccin, qu’elles commencent par se faire vacciner elles-mêmes, c’est-à-dire les 500 députés nationaux, les plus de 60 ministres, les sénateurs, etc., et éventuellement le reste de la population.
Pour faire face à la pandémie, le gouvernement congolais par l’entremise du Président Félix Tshisekedi avait, en date du 23 mars 2020 décrété l’état d’urgence sanitaire qui sera par la suite renouvelé six fois, avec l’aval du Parlement.
Le 23 mars, alors que le pays comptait une quarantaine de cas tous concentrés dans la capitale Kinshasa, les députés nationaux Claudel Lubaya, Patrick Muyaya, Juvénal Munubo, ainsi que la sénatrice Francine Muyumba, avaient alors appelé à mettre Kinshasa en quarantaine. C’est ainsi qu’à l’occasion de son allocution télévisée décrétant l’état d’urgence le 24 mars, le Président Félix Tshisekedi a annoncé l’isolement de la capitale.
Le 26 mars, le Gouverneur de la province de Kinshasa, Gentiny Ngobila, précise les modalités du confinement. Il s’agira d’un « confinement total intermittent » commençant à partir du 28 mars, et alternant quatre jours de confinement total puis deux jours où les déplacements pour s’approvisionner seront autorisés, en rotation pendant trois semaines.
En date du 27 mars, le Gouverneur de Kinshasa, Gentiny Ngobila décide finalement de reporter le confinement de la capitale à une date ultérieure, invoquant un problème de flambée des prix des biens de première nécessité, ainsi que le risque d’insécurité.
Entre-temps, l’on enregistrait des morts, presque tous les jours. Et la population avait la peur au ventre. C’était le sauve-qui-peut. Certains s’en sont remis à la médecine traditionnelle, concoctant des recettes de feuilles, des branches et racines de diverses plantes. Un produit fait maison dans le but de prévenir une éventuelle contamination au Coronavirus a entraîné la mort de trois enfants issus d’une même famille. Le produit a été administré par la mère, elle-même. La nouvelle du décès brusque des trois enfants s’est répandue sur la toile, provoquant des sentiments à la fois de compassion et d’étonnement.
En mai 2020, le Président Félix Tshisekedi, intéressé par les travaux de recherche du Docteur Jérôme Munyangi sur la plante armoise annuelle (de son nom scientifique Artemisia annua) et la Covid-19 au Madagascar, l’invite à rentrer au pays pour organiser la coordination de ces recherches et réaliser les essais cliniques urgents qui s’imposent. En pleine période de restrictions de vols internationaux, la présidence de la République a même affrété un jet privé pour le ramener à Kinshasa. Visiblement, la population congolaise s’était réjoui de l’arrivée de ce jeune chercheur qui l’a nourri d’espoir. Il fera les essais cliniques de son traitement à base d’Artemisia dont les résultats n’ont pas été dévoilés. Puis, Jérôme Munyangi crée ensuite la surprise : on le voit visiter la province du Maniema, où il est allé redynamiser le parti politique au pouvoir, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Des vagues de critiques ont submergé la toile. Une seule question revenait : il est médecin ou politique ? On pouvait clairement lire la déception dans les commentaires sur les réseaux sociaux.
Le 22 juillet, le Président de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, annonce la levée progressive de l’état d’urgence sanitaire avec une reprise des activités en trois étapes, dont la réouverture des frontières à partir du 15 août.
En décembre, le Gouvernement annonce des nouvelles mesures supplémentaires suite à la flambée de la deuxième vague de la pandémie. Parmi ces mesures il y a entre autres:
•L’Instauration d’un couvre- feu de 21h à 5h du matin,
•L’application stricte des gestes barrières, notamment le port obligatoire des masques, la distanciation physique, le lavage des mains et la prise de température
•L’interdiction des marches publiques, des productions artistiques et des kermesses,
-L’interdiction des cérémonies festives et des réunions de plus de dix personnes,
•La poursuite des compétitions sportives à huis- clos,
•Le transport des dépouilles mortelles directement au lieu d’inhumation, sans aucune cérémonie,
•Le report à une date ultérieure de reprise des cours au niveau de l’Enseignement Supérieur et Universitaire,
•Le début anticipé des vacances scolaires à partir de vendredi 18 décembre 2020, pour ne citer que cela.
En février 2021, les écoles et les universités rouvrent leurs portes. Mais le couvre-feu se poursuit. Le premier jour du couvre-feu, alors que la mesure est censée entrer en vigueur à partir de 21h, dès 15h, les routes de Kinshasa étaient congestionnées. Des embouteillages monstrueux ont bloqué la circulation pendant plusieurs heures, jusque très tard, au-delà de 21h. Des foules étaient alors obligées de rentrer à pied, soit à bord de motos taxis qui ont profité de la situation pour tripler, voire quadrupler le prix de la course.
En début du mois de mars, la RDC réceptionne ses premières doses de vaccin développé par AstraZeneca, grâce au programme Covax. Curieusement, la population ne réagit pas avec autant de vigueur comme au premier jour où le Docteur Muyembe annonçait que la RDC allait expérimenter le vaccin. La population est plutôt calme.
À ce jour, 23 provinces sont touchées, faisant ainsi un cumul de 26.738, dont 26.737 cas confirmés et 1 cas probable. Au total, il y a eu 712 décès et 22.432 personnes guéries.
Kinshasa : 19850 cas
Haut-Katanga: 1688 cas
Nord-Kivu : 1682 cas
Kongo Central: 1551cas
Sud-Kivu : 812 cas
Lualaba : 524 cas
Ituri : 224 cas
Tshopo : 124 cas
Haut-Uélé : 95 cas
Equateur : 62 cas
Nord-Ubangi: 40 cas
Maniema : 20 cas
Kasaï Central : 17 cas
Kwilu : 9 cas
Sud-Ubangi : 7 cas
Tanganyika : 7 cas
Kasaï Oriental : 7 cas
Bas-Uélé : 6 cas
Kwango : 5 cas
Kasaï : 3 cas
Maï-Ndombe : 2 cas
Tshuapa : 2 cas
Haut-Lomami : 1 cas.
Carmel NDEO et GONTCHO