Au moins deux détenus meurent régulièrement en l’espace d’un mois à la prison de Kisangani, dans la province de la Tshopo. Ces décès sont consécutifs soit à la faim, soit au manque de soins appropriés et formels. La moyenne de décès enregistrés en une année à la prison centrale de Kisangani, sise en plein centre-ville dans la commune Makiso, est de 29 cas. Cette institution pénitentiaire fait encore face à de nombreux autres défis. Plus de 950 pensionnaires vivent dans un espace restreint et dans une décrépitude indescriptible.
Cette situation a été déplorée par le Chef de la division provinciale de la justice dans la province de la Tshopo, Gérard Bolema Kombozi, au cours d’une interview accordée à la presse samedi 20 Mars 2021 devant les enceintes de cette prison. Il a révélé que les décès notifiés dans la prison seraient liés à la sous-alimentation et au manque de soins appropriés et formels.
« Les deux vont de pair. Il faudra approvisionner les détenus en nourriture pour la force et aussi pour la santé, en produits pharmaceutiques. La prison aujourd’hui a un problème sérieux de médicaments. Il n’y en a pas », a relevé le Chef de la division de la justice.
«La fois passée, nous avons enregistré 29 cas de décès à la prison centrale de Kisangani. Et si on fait la moyenne, c’est deux personnes par mois. Imaginez, dans un village, une perte de deux personnes par mois. Ça pose un problème », a-t-il fait remarquer.
Selon Gérard Bolema Kombozi, la prison centrale de Kisangani a un dispensaire mais, non équipé. Pourtant, ajoute-t-il, il y a « un personnel qualifié, un médecin affecté, un infirmier titulaire, le corps et autres soignants. Ils sont là, disponibles, mais les produits pharmaceutiques font défaut. Il y a un déficit. J’implore pour que le gouvernement provincial, comme la prison est une matière concurrente, puisse aussi suppléer. L’enveloppe trimestrielle du gouvernement central ne suffit pas à couvrir les besoins de nos détenus. »
Soulignons qu’en guise des activités du mois de la femme, le personnel féminin de l’université de Kisangani a remis ce même samedi 20 Mars des vivres en faveur des femmes et filles prisonnières. Ces dernières ont reçu un sac de riz, 50 kilos de haricots, un bidon d’huile et quelques habits de friperies.
Serge SINDANI
@sergesindani01 | POLITICO.CD