Les contingents de la Mission des Nations-Unies pour la Stabilité de la République démocratique du Congo (MONUSCO) basés au centre du pays, dans la région du Kasaï, quittent officiellement cette partie de la RDC ce 30 juin 2021. En visite mercredi 24 mars à Kananga, la cheffe de la MONUSCO Bintou Keïta assure que les Nations Unies vont continuer à accompagner le Kasaï face aux défis qui se présentent dans cette région d’où la mission onusienne va se retirer le 30 juin prochain.
« Si on voit la province et les différents problèmes, les conflits inter communautaires, la question de la stabilité politique, la question de l’insécurité, etc., la question est : est-ce que c’est à la MONUSCO de faire tout cela ou est-ce que c’est à l’autorité de faire tout cela avec l’appui des partenaires. Donc, la continuation du travail de l’appui de la MONUSCO va se faire avec, par exemple, sur les préoccupations de justice, avec la composante Droits de l’homme et Justice, qui va rester ici avec les agences, fonds et programme des Nations Unies parce qu’encore une fois il n’y a pas un retrait des Nations Unies des Kasaï. Et donc tout le travail qui se fait c’est de voir tous les projets qui sont mis en œuvre par la MONUSCO, par les agences, fonds et programmes, et par les autres partenaires qui vont continuer d’accompagner la province », a déclaré Bintou Keïta sur Radio Okapi.
Bintou Keita explique notamment que certaines composantes de la Mission de l’ONU, comme les Droits de l’homme, vont rester pour appuyer les institutions congolaises dans la lutte contre l’impunité. Cette région du Kasaï a connu des terribles violences en 2016 et 2017 à la suite d’une insurrection réprimée par les forces de l’ordre. De nombreuses violations des droits y ont été commises. Plusieurs centaines de personnes ont été tuées.
« Le travail contre l’impunité se fait avec les composantes de Droits de l’homme de la MONUSCO et dans leur travail, elles appuient par exemple l’auditorat militaire qui est en train de faire du bon travail et appuient le barreau. D’ailleurs, j’ai été très impressionnée par le travail d’assistance légale et gratuite que fait le barreau ici parce que je les ai rencontrés hier. Ces composantes vont rester pour continuer à accompagner la province. On n’est pas en train de dire tout est terminé lorsque le 30 juin une partie de la MONUSCO s’en va du Kasaï », a-t-elle fait savoir.
Stéphie MUKINZI