Dans le rapport Mapping publié en août 2010 par le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme sur les violations les plus graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises entre mars 1993 et juin 2003 sur le territoire congolais, Polico.cd a exploité le chapitre sur les viols massifs perpétrés par les militaires des FAZ/DSP/UNITA/ex-FAR sur les femmes au Bandundu.
Ces événements avaient occasionné dans l’ensemble la mort des centaines de milliers des réfugiés d’origine Rwandaise et les populations autochtones, dans différents affrontements entre les troupes rebelles alliés AFDL/APR, les Forces Armées Zaïroises (FAZ) et les ex-FAR/Interahamwe (mouvement de rébellion Rwandaise formé à l’Est de la RDC).
En mai 1997, les deux villes principales de la province de Bandundu, Bandundu
ville et Kikwit, sont tombées aux mains des troupes de l’AFDL/APR sans grande résistance. Dans un ultime effort pour arrêter la progression de l’AFDL/APR vers Kinshasa, l’état-major zaïrois a envoyé à Kenge, à environ 200 kilomètres de Kinshasa, des FAZ, des troupes de la DSP ainsi que des éléments de l’UNITA, des ex-FAR et des mercenaires de diverses nationalités. À leur arrivée à proximité de Kenge, le 4 mai, ces troupes se sont fait passer pour des éléments de l’AFDL/APR afin de tester la loyauté de la population envers le régime du Président Mobutu.
Impatients de voir arriver l’AFDL, certains habitants de Kenge avaient déjà détruit des symboles de l’autorité étatique, qui avait fui par peur de l’arrivée des rebelles, et préparé des banderoles de bienvenue à l’intention des soldats de l’Alliance. Dans ce contexte l’Équipe Mapping a documenté les incidents allégués suivants :
• Le 4 mai 1997, des éléments des FAZ/DSP/UNITA/ex-FAR ont exécuté sommairement un nombre indéterminé de civils considérés comme traîtres au niveau du village de Mangangu, à l’ouest de la ville de Kenge ainsi qu’à l’entrée de la ville.
• Le 5 mai 1997, les éléments des FAZ/DSP/UNITA/ex-FAR et de l’AFDL/APR se sont affrontés à l’arme lourde dans le centre ville de Kenge, tuant au moins 65 personnes dont des enfants. Pendant la bataille, le personnel sanitaire n’a pas été dûment protégé et 10 membres de la Croix-Rouge qui tentaient de porter secours aux blessés ont été tués.
Un nombre indéterminé d’enfants, envoyés en première ligne par les militaires de l’AFDL/APR, auraient été tués par les orgues de Staline utilisés par les FAZ. Les combats ont également fait au moins 126 blessés parmi la population civile.
• Au cours de leur retraite, des éléments des FAZ/DSP/UNITA/ex-FAR ont exécuté
au moins 30 civils à travers la ville. Certaines victimes ont été ligotées avant d’être exécutées. Les membres de l’Église kimbanguiste locale ont été particulièrement visés en raison de leur soutien affiché en faveur de l’AFDL.
Des cas de viols de femmes
Les viols perpétrés par les militaires des FAZ/DSP/UNITA/ex-FAR ont aussi violé un nombre indéterminé de femmes, notamment dans le quartier du pont Kwango.
À partir du 6 mai et au cours des jours suivants, des éléments des FAZ/DSP/UNITA/ex-
FAR en fuite vers Kinshasa ont tué plusieurs dizaines de civils, commis des viols et des pillages et incendié plusieurs maisons situées au bord de la route entre Kenge et Kinshasa. Des fosses communes sont toujours indiquées, notamment dans les villages de Moyen-ville, Tiabakweno, Ndjili, Mbinda et Mbinda Nseke.
Au total, selon le rapport, la bataille de Kenge a fait plus de 200 morts et plus d’une centaine de blessés parmi les civils.
Bivince Mpungu