L’Union Européenne et ses Etats membres représentés en République Démocratique du Congo (Allemagne, Espagne, Belgique, France, Grèce, Italie, Pays-bas, Portugal, République Tchèque, Suède) ainsi que les ambassades de Canada, Corée du Sud, États-unis, Japon, Norvège, Royaume-Uni, Suisse, ont dans une déclaration conjointe, condamné fermement les violences commises par les groupes armés dans l’Est de la RDC.
Ils citent en particulier les récentes vagues d’atrocités commises par les Forces Démocratiques Alliées (ADF) au Nord-Kivu et en Ituri. “Leurs attaques lâches causent une souffrance incommensurable et nous présentons nos sincères condoléances aux victimes (…)”, peut-on lire dans ce communiqué.
Ces États disent tout de même encourager les efforts de la communauté humanitaire et soutiennent les autorités de la RDC ainsi que la mission de l’ONU dans “leur travail continu pour protéger la population civile et éliminer la menace posée par les groupes armés.“
Ils souhaitent qu’une réponse robuste et soutenue soit apportée en fonction des responsabilités de chacun pour faire face aux attaques des groupes armés. “Nous soutenons le droit de la population de l’Est à se rassembler et manifester pacifiquement afin de faire entendre sa voix et appelons les services se sécurité à le garantir, le respecter et l’encadrer dans le respect des lois et règlements”, poursuit le communiqué.
Les pays signataires de la déclaration conjointe soulignent que l’espace de la société civile, pour pouvoir s’exprimer de façon non violente, doit être assuré en tout temps. Ils ont dit également être préoccupés par l’insécurité grandissante dans les villes de Beni et Butembo, causée par des actions violentes et des menaces irresponsables dirigés contre le personnel de l’organisation des Nations Unies (ONU) et des communautés humanitaires.
“Nous appelons à la cessation de ces menaces et à ce que toutes les parties s’engagent dans un dialogue pour la stabilisation et la paix durable”, ont-ils souligné tout en appellant aussi les autorités, la société civile et les responsables communautaires à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection des civils, des acteurs humanitaires et du personnel de l’ONU.
Au Nord-Kivu, les manifestants ont la peau dure
La province du Nord-Kivu bouillonne des manifestations anti humanitaires et contre la MONUSCO, organisées principalement par des mouvements citoyens qui exigent principalement le départ de la MONUSCO et le retour de la paix et de la sécurité dans la province.
Moult actions sont initiées à cet effet. Une marche pacifique, quoique malheureusement réprimée à Goma ; une messe pour la paix dite à Butembo ; une ville morte observée à Beni, … La province toute entière branle dans le manche.
À Beni et Butembo, des attaques des convois de la Monusco
Ce mardi 7 avril, la population, d’abord de Kasindi, une commune rurale transfrontalière avec l’Ouganda, a barricadé la route pour empêcher un convoi de la Monusco de traverser et de passer par cette partie du territoire de Beni. Au milieu des échauffourés, les services de l’ordre dont l’armée nationale (FARDC), ont procédé par des tirs à balle réelle jusqu’à atteindre des manifestants. Le bilan, selon la société civile, fait état d’un mort et d’au moins deux blessés graves par balles.
Selon la jeunesse de cette partie, la situation est redevenue calme au lendemain de ces manifestations, mais les activités de routine ont néanmoins tourné au ralenti.
À Beni, des manifestants molestés
Dans la ville de Beni, ce jeudi, des groupes de manifestants ont été pourchassés par la Police. Certains manifestants ont été aperçus dans des vidéos prises et partagées dans des réseaux sociaux, montrant des manifestants de la Lucha et autres mouvements de pression en train de se faire flageller.
La Justice militaire a, par ailleurs, déjà émis des mandats d’arrêt contre des leaders des mouvements citoyens, à savoir ceux de la Veranda Mutsanga, Fiston Isambiro et Clovis Mutsuva de la LUCHA, notamment pour incitation à la haine.
Pendant ce temps à Butembo, des militants téméraires interpellés par la police la nuit du lundi 5 au mardi 6 avril dernier se sont une fois de plus dirigés vers la base de la Monusco pour y organiser une nouvelle fois, un sit-in. Comme l’on pouvait bien s’y attendre, ils ont été dispersés par la police en cours de route.
À Goma, au moins 18 Lucha arrêtés
Comme dans plusieurs autres contrées, la ville de Goma a été mi-morte, mi-vivante ce jeudi. L’appel des mouvements citoyens et étudiants n’a pas été totalement suivi. Dans certains coins pourtant mouvementés de la ville, boutiques et magasins sont restés fermés, notamment dans le centre-ville. Une seule plainte était exprimée par la quasi totalité de la faible population rencontrée par Politico.cd : elle dit ne pas voir l’apport de la Monusco.
“Depuis qu’ils (la monusco Ndlr) sont là, ils n’ont rien fait même quand ils voient nos frères être tués”, explique, las de la présence de la MONUSCO, un commerçant trouvé devant sa boutique fermée dans le quartier le Volcan, dans la commune de Goma.
« 18 militants ont été arrêtés à Goma et plusieurs blessés », dénonce Espoir Ngalukiye, un militant de la LUCHA à Goma. Dans la soirée, ces militants ont été relâchés, indiquait à Politico.cd, Gislain Muhiwa, un autre militant de la Lucha.
Merveilles Kiro