Dans un communiqué parvenu à Politico.cd mardi 8 novembre 2016, la Banque Internationale pour l’Afrique au Congo (BIAC) a annoncé la décision de ses actionnaires portant dissolution de cette institution, jusque-là la troisième banque commerciale du pays.
« Après avoir tiré les leçons des expériences passées sur les liquidations forcées des banques dans notre pays et ne souscrivant nullement aux actions décrites ci-dessus, les actionnaires, réunis en Assemblée Générale Extraordinaire convoquée et présidée par un mandataire ad hoc désigné par le Président du Tribunal du Commerce de Kinshasa/Gombe ont décidé de dissoudre volontairement la BIAC et de désigner un liquidateur chargé de désintéresser tous les créanciers sous la supervision et le contrôle, en toute transparence, de la Banque Centrale du Congo« , déclare ce communiqué de la BIAC.
La suspension d’une ligne de financement de la Banque Centrale du Congo (BCC) d’un montant de plusieurs millions de dollars au début de l’année (fin février) a plongé cette banque, la troisième du pays, en plein tourment. Le retrait plafonné à 500 000 francs Congolais (environ 500 dollars) et la fermeture des agences pour faire face au manque de liquidités début avril ont conduit à un changement du management de la banque et de ses organes de direction.
« Mais les difficultés de trésorerie qu’elle [la BIAC] rencontre n’ont pas totalement disparu. Les clients se plaignent encore d’éprouver des difficultés pour retirer leur argent dans les agences de la banque alors que les distributeurs automatiques des billets ne sont presque plus alimentés depuis quelques mois« , explique le communiqué de la BIAC, arguant qu’à ce jour « ni la Banque Centrale du Congo, ni même son Comité susdit, n’ont présenté aux actionnaires un quelconque repreneur. »
Du côté de la Banque Centrale du Congo (BCC), dont la tutelle venait d’être prolongée d’un mois supplémentaire, on dément cette liquidation.
« La BIAC et la FIBANK [une autre banque en difficulté] ne seront pas liquidées. Ces banques seront sauvées par le processus de redressement déjà mis en œuvre par l’autorité monétaire« , a indiqué le Gouverneur Déogratias Mutombo Mwana Nyembo, qui s’exprimait hier mardi au terme de la dixième réunion ordinaire du Comité de politique monétaire.
Toutefois, la loi ne permet par à la BCC de s’opposer à une dissolution, tel que l’explique maître Pierre Okendembo, l’avocat des actionnaires de la BIAC.
« La Banque centrale ne peut pas s’opposer à une dissolution décidée par les actionnaires. Elle peut décidé d’une dissolution, mais elle ne peut pas s’y opposer« , explique Mt. Okendembo dans une interview à lire bientôt sur Politico.cd.