Il n’existe actuellement en République Démocratique du Congo (RDC) aucune loi spécifique en matière de répressions de la traite de personnes. Cette situation de vide juridique empèche la justice congolaise de statuer sur les cas qui peuvent y être rattachés. Pour tenter de combler le vide, l’Agence pour la Prévention et la Lutte contre la Traite des personnes (APLTP) a organisé, du 12 au 14 avril 2021, une formation sur la collecte des données de la traite des personnes dans le système de la Communauté de développement de l’Afrique Australe (SADC).
Cette activité a pour objectif d’asseoir des dispositions fonctionnelles, notamment une équipe à même de collecter, traiter et enregistrer les crimes en matière de traite de personnes, suivant le modèle de la SADC. Organisée en collaboration avec l’Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime (UNODC) et l’Union Européenne, la formation s’est tenue à Lubumbashi, dans la province du Haut-Katanga. « Avec l’ONUDC, on a voulu apprendre d’abord les indicateurs de détection et d’identification de la traite des personnes. On a également insisté sur le système de collecte des données, lequel est déjà développé dans la SADC et comme la RDC n’a pas encore intégré un système de collecte des données national, alors l’ONUDC a voulu, en ce qui concerne la traite des personnes, que le système des collectes des données soit développé sur le plan national, afin qu’il soit intégré et se conforme à celui de la SADC », a déclaré le Coordonnateur adjoint de l’APLTP, chargé des questions administratives et financières, Eric Kuku Kiese Nzalabar.
À l’en croire, la base des données est déjà pratiquement opérationnelle. « Maintenant, dans le cadre du fonctionnement de l’Agence qui s’occupe de la coordination de la question de la traite des personnes ou du trafic des êtres humains en RDC, il s’agit maintenant de sensibiliser tous les services de l’État qui seront en première ligne, essentiellement la Police, la Justice en général et toutes les administrations particulières telles que la DGM, l’ANR et tous les services de renseignement, de manière à ce que nous puissions ensemble développer un système de collecte des données unifié et qui se conformerait à celui de la SADC », a fait savoir Me Kuku Kiese Nzalabar.
À la fin de cette formation tenue à l’Hôtel Lubumbashi, un brevet de participation a été remis à 30 récipiendaires.
La cotation positive quant aux avancés observées en matière de répression contre la traite des personnes, la RDC la tient entre autres de par la création de cette agence qui, lors des multiples séances de travail avec des structures étatiques et para-étatiques nationales comme internationales, a pu déposer au niveau de l’Assemblée nationale, en passant par l’ancien Premier Ministre, une série de propositions de lois spécifiques en matière de répression des crimes contre cette traite.
Hervé Pedro