En Ituri, établissements commerciaux, scolaires et universitaires sont appelés à sécher les activités pendant trois jours. Cette action de la société civile vise à compatir avec la population « meurtrie », victime d’une résurgence accrue des atrocités commises entre autres par des rebelles du groupe CODECO et des ADF.
À l’issue d’une réunion d’évaluation de la situation sécuritaire en Ituri tenue ce lundi 19 avril 2021 à Bunia, la société civile a levé l’option de décréter trois journées ville-mortes et de deuil, soit dès ce mardi 20 au jeudi 22 avril 2021, sur toute l’étendue de la province, sans exception. La décision est intervenue au terme de l’Assemblée extraordinaire qui a porté sur les recommandations adressées dernièrement au Président de la République par rapport à la recrudescence des violences depuis janvier 2021 dans cette partie du pays.
La société civile peint à cet effet un tableau sombre de la situation sécuritaire en Ituri. « Il a été constaté avec regret la dégradation de la situation sécuritaire avec les cas des massacres à Fataki, au littoral du lac Albert, à Mambisa, à Marabo, etc.; récupération et enterrement de 40 corps en décomposition très avancée à Basa; 37 véhicules pillés et 7 autres incendiés à Marabo; nouveau déplacement massif de la population dans la province de l’ituri et coupure de la circulation sur les routes Bunia-Komanda et Bunia-Mahagi sur la RN 27 », a décrit Dieudonné Lossa Dhekana, Coordonateur de la société civile.
Pendant les trois journées ville-mortes, Dieudonné Lossa a insisté sur l’interdiction d’organiser une quelconque marche politique. Il a tout de même invité le Gouvernement congolais à prendre ses responsabilités pour pacifier la province de l’ituri.
La province de l’Ituri est secouée par une crise politique au sein des institutions provinciales. Et la situation sécuritaire ne fait que s’empirer. À la base, des rebelles locaux, auteurs de multiples incursions sanguinaires effectuées dans plusieurs villages à Djugu, Mahagi et Irumu, trois territoires contiguës et en proie aux affres des violences inhumaines.
Serge SINDANI