Dans un télégramme largement relayé sur les réseaux sociaux et dont une copie est parvenue à POLITICO.CD, le Vice-Premier Ministre sortant en charge de l’Intérieur, Gilbert Kankonde, dit avoir pris acte, ce jeudi 22 avril 2021, du procès-verbal de l’adoption d’une motion de censure contre Walle Lufungula Louis-Marie, Gouverneur de la Tshopo. Ce procès-verbal lui a été transmis par l’Assemblée provinciale de la Tshopo.
La motion avait été votée par 17 Députés sur les 22 présents, en date du 15 avril, en l’absence de l’intéressé.
Selon, le message officiel émanant du cabinet du VPM de l’Intérieur, le Gouvernement provincial de la Tshopo est momentanément placé sous les commandes du Vice-Gouverneur Maurice Abibu Sakapela, en attendant l’organisation des élections du nouveau Gouvernement et de son Vice. Il est donc demandé à Abibu d’expédier les affaires courantes.
Déchu, le Gouverneur Walle ne s’avoue pas vaincu. Il s’accroche, estimant qu’il s’agit plutôt d’une « confusion » dans le traitement de son cas.
Walle Lufungula, en réponse à Gilbert Kankonde, s’explique en 4 points :
- L’Assemblée provinciale de la Tshopo n’a pas adopté une motion de censure contre Walle Lufungula Louis-Marie comme le prétend le document en circulation ;
- L’Assemblée provinciale de la Tshopo a plutôt adopté le 15 avril dernier, dans l’irrégularité la plus flagrante, une motion de censure contre le Gouvernement provincial dans son ensemble. Et même dans l’hypothèse où cette motion serait régulièrement adoptée, ce ne serait pas au Vice-Gouverneur d’assumer l’intérim mais plutôt à l’ensemble du Gouvernement qui va expédier les affaires courantes jusqu’à l’investiture du nouveau Gouvernement élu et sous la coordination de son Gouverneur, conformément à l’article 31 de la loi portant principes fondamentaux relatifs à la libre administration des provinces.
- Quant à ce qui concerne cette motion de censure adoptée dans l’illégalité, je rappelle que mon Gouvernement a saisi la Cour constitutionnelle pour inconstitutionnalité tant de la procédure que de la décision du quorum de ladite motion et la Cour constitutionnelle saisie a notifiée l’Assemblée provinciale de ladite requête en inconstitutionnalité et les deux parties attendent d’être départagées par cette Haute Cour.
Bien plus, le Gouvernement provincial n’ayant pas été saisi officiellement par ce message, ne se sent donc pas concerné par son contenu. - Au regard de toutes ces raisons ainsi évoquées, le Gouvernement provincial de la Tshopo que je dirige n’attend pas se plier à ce message. Il attend plutôt de se plier à la décision de la Haute Cour. C’est aussi cela l’État de droit prôné par le Président de la République, Félix Tshisekedi, garant du bon fonctionnement des institutions. Enfin, je demande par conséquent à la population de garder son calme et de vaquer librement à ses occupations. À tous les services de l’État, de remplir loyalement les prérogatives leurs dévolues pour le bien-être de la population Tshopolaise.
À Kisangani, si une partie de Boyomais accueillent avec effervescence ce message du VPM Kankonde, d’autres par contre révèlent des écueils dans le télégramme rendu et appellent à la vigilance.
Pour rappel, les Députés provinciaux de la Tshopo avaient voté une deuxième motion de déchéance contre le Gouvernement provincial jeudi 15 avril au cours d’une séance plénière consacrée à l’examen de cette motion adressée au Gouverneur. 17 députés sur les 28 que compte l’organe délibérant de la Tshopo ont voté pour la déchéance du Gouvernement provincial.
Walle Lufungula, absent de cette plénière, était accusé par les motionnaires de gestion opaque et calamiteuse des finances publiques, ainsi que de tant d’autres faits.
Serge SINDANI