Cette délégation des 15 pays membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies est arrivée vendredi soir à Kinshasa où elle a été accueillie par les autorités congolaises dès sa descente de l’avion à l’aéroport international de N’djili. Cette visite de 72 heures consiste, d’après des sources concordantes, à « vérifier l’application de la résolution 2277« , celle qui appelait à la tenue des élections dans les délais constitutionnels et au Dialogue politique en RDC. Le gouvernement congolais affirme pour sa part qu’elle a été largement suivie, avec l’accord politique qui a été signé entre la Majorité et une frange de l’opposition, renvoyant certes l’organisation des élections au plus tôt à avril 2018 et qui devrait permettre à Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà de son deuxième et dernier mandat constitutionnel.
La délégation a échangé avec le Premier ministre Augustin Matata Ponyo dans la matinée du samedi 12 novembre, avant d’aller rencontrer le Président de la République Joseph Kabila. Aucune déclaration n’a été faite à l’issue de leur entretien de plusieurs heures avec le chef du gouvernement.
Au président Joseph Kabila, ces représentants du Conseil de Sécurité affirment lui avoir parlé « d’une seule voix« , contents que « le président Kabila ait répondu à toutes [leurs] questions« , à déclaré l’ambassadeur angolais Ismael Gaspar Martins qui dirige, avec l’ambassadeur français François Delattre, cette mission qui va se rendre dimanche à Goma et à Beni.
« Nous avons fait le tour de toutes les questions politiques pour mieux comprendre la feuille de route (…) la feuille de route est une base pour bâtir car il ne faut pas détruire, les propos du président Kabila nous ont rassuré« , ont assuré les ambassadeurs du Conseil de Sécurité. Même son de cloche du côté de l’ambassadeur français François Delattre dont le pays est pourtant très sceptique à l’accord politique issu du Dialogue. La France, y compris les Etats-Unis et la Grande-Bretagne aimeraient obtenir un engagement « fort » de Joseph Kabila qu’il ne se représente pas et que la présidentielle soit avancée à 2017.
« Je ne peux qu’être d’accord avec mon collègue et ami d’Angola, ça nous a permis de faire passer nos messages, nous avons rappelé que la RDC est un moment charnière de son histoire, une transition pacifique« , a déclaré l’ambassadeur François Delattre .
Les ambassadeurs du Conseil de sécurité ont également rencontrer le Rassemblement, qui s’opposent à l’accord issue de ce « Dialogue du camp Tshatshi« , ainsi que la Majorité Présidentielle, les opposants « pro-Dialogue »… à qu’ils ont encouragé à « privilégier la voie du dialogue« .
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