Les mouvements citoyens, la LUCHA, Ekoki, Mwana Mboka, les décideurs, SOS Jeunesse en Danger et consorts ont été pourchassés par les éléments de la police nationale congolaise, ce jeudi 5 août, sur le boulevard triomphal à côté du Parti politique cher à l’opposant Martin Fayulu. Ces activistes pro-démocratie marchaient en bloc, chemin faisant, pour arriver, selon leur itinéraire, devant l’Assemblée nationale.
Ainsi, ils ont été interceptés par près de quatre jeeps de la police. Ensuite, dispersés à coup de bâton. Alors que, disent-ils, l’hôtel de Ville de Kinshasa a été informé de leur sit-in. « Ce n’est pas un état de droit. Le Président de la République nous avait promis. On avait déjà combattu ça sous Kabila. L’histoire ne lui a rien appris? » s’interrogent-ils.
Dans leur mémorandum qu’ils devraient déposer au Bureau de l’Assemblée nationale dont une copie est parvenue à POLITICO.CD, ils indiquent que l’adoption de loi organique portant organisation et fonctionnement de la CENI a ignoré volontairement les contributions des organisations de la société civile, des certains partis politiques et même l’engagement du Chef de l’État qui voulaient une réforme réelle et profonde de la centrale électorale notamment sur la dépolitisation et l’indépendance.
«À la place d’adopter une loi qui répond à ces aspirations des congolais afin d’éviter de revivre des élections qui ont conduit aux contestations en 2018, la représentation nationale a choisi de défier le peuple en adoptant une loi qui consacrer l’entière politisation et qui tue l’indépendance de cet organe», ont déclaré les mouvements citoyens.
Selon eux, cela présage un processus électoral conflictuel et contesté par les acteurs parties prenantes. Ils estiment que le refus de certains regroupement politiques (UNC, Ensemble, FCC et Lamuka) à désigner leurs délégués à la CENI est un exemple percutant du non soutien de ces acteurs à ce processus.
«Les élections permettent d’opérer la sélectivité par le peuple du personnel politique en vue de mener des politiques publiques qui améliorent le cadre de vie des citoyens», font-ils savoir au Président de l’Assemblée nationale.
Une CENI dépolitisée !
D’après ces mouvements citoyens, les risques d’une crise majeure ne sont pas écartés et contrairement aux engagements pris par les uns et les autres en faveur d’un processus électoral inclusif, transparent, indépendant et consensuel.
«Nous avons assisté à la promulgation d’une loi qui consacre la forte politisation de cette institution d’appui à la démocratie d’une part et qui tue son principe fondateur de l’indépendance d’autre part», constatent-ils.
Face à ce constat, ces activistes pro-démocratie informent à Christophe Mboso que le peuple congolais s’est résolu à se mobiliser pour l’interpeller au bon sens et à la conscience républicaine afin de réajuster sa démarche qui vise à contrôler le processus électoral.
«Ce réajustement doit aboutir à la dépolitisation et au renforcement de l’indépendance de la CENI et de ses animateurs afin d’offrir aux congolais les élections dans le délai Constitutionnel qui soient inclusives, transparentes, consensuelles, libres, indépendantes, démocratiques et apaisées en 2023», réclament-ils.
Par ailleurs, la LUCHA, Ekoki, Mwana Mboka, les Décideurs, SOS Jeunesse en Danger, Vigilance Citoyenne, Forum Citoyen, Dynamique UBUNTU, Biso Peuple, Compte à Rebours, ECCHA et APECC appellent l’Assemblée nationale à jouer de sa sagesse pour apporter des corrections majeures afin de sauver le processus électoral qui, précisent-ils, est déjà entaché des contestations pré-électorales.