Le président du regroupement politique « Le Centre », Germain Kambinga propose la désignation des responsables de la CENI par un vote organisé en interne par leurs pairs et la mise en exergue du principe de collégialité dans la prise des décisions à tous les postes de responsabilité en vue d’un processus électoral impartial et juste ce, après avoir observé le manque de consensus au chef des confessions religieuses pour la désignation du prochain président de l’organe électoral. C’était à l’issue d’une conférence de presse tenue ce mercredi à Kinshasa.
Alors que 6 de 8 confessions religieuses ont déjà déposé le PV d’un candidat à l’Assemblée Nationale, le duo Cenco et ECC estime que ce dernier serait proche du Président de la République, craignant ainsi l’indépendance et la dépolitisation de l’organe électoral.
Pour Germain Kambinga, la réalité politique congolaise a démontré que l’idée d’une dépolitisation complète de la CENI est «un leurre» Ce dernier motive sa position par le fait que la loi organique sur la Ceni prévoit que celle-ci soit composée de quinze membres désignés par les forces politiques représentées à l’Assemblée nationale et la Société civile.
« Les élections ont de par leur nature, un caractère éminemment politique; il est inconcevable d’imaginer une organisation apolitique du processus électoral surtout dans le contexte politique congolais marqué par la défiance des uns et des autres »,a-t-il indiqué.
Pendant qu’une fange des confessions religieuses fixe les critères tels que l’intégrité, moralité, probité et honnêteté intellectuelle pour être membre de la Ceni, Germain Kambinga pense que ces critères ne rendent pas la personnalité désignée apolitique.
« Tous ces critères confrontés aux intérêts politiques énormes qui jalonnent l’organisation des élections, ne rendent pas pour autant la personnalité désignée, apolitique ou neutre; ce serait juste transposer une problématique vers une autre », a t’il souligné.
A l’en croire, « le vrai problème à résoudre, consisterait à résoudre l’équation suivante :
comment est-ce que face à des intérêts politiques contradictoires, à la volonté manifeste des acteurs politiques de tous bords d’agir s’ils le peuvent dans le sens du travestissement des résultats; arriver à mettre sur pied une structure qui ferait barrage à toutes ces velléités ?»
A cette question, Germain Kambinga stipule que la meilleure formule serait que chacun des acteurs soit arbitre du processus et qu’il n’ait pas la possibilité d’accuser un autre d’avoir agi puisque tout le monde serait en ce moment partie prenante, acteur se surveillant mutuellement.
Dans cette optique, le président du regroupement politique « Le Centre » soutient que la mise en place d’une structure mettant en exergue la désignation des animateurs de la Ceni en interne par leurs pairs et la primauté du principe de collégialité dans la prise des décisions à tous les postes de responsabilité, serait le meilleur gage de réussite du processus électoral en l’état actuel de notre démocratie.
« Elle garantirait à coup sûr, la neutralisation des intérêts contradictoires des différents camps politiques », a-t-il affirmé.
Ainsi donc d’après lui, la désignation aux 7 postes de responsabilité au sein du Bureau de la Ceni, se ferait désormais par l’organisation d’un vote en interne par les délégués des différentes composantes dont la majorité, l’opposition, la Société civile.