Les violons ne s’accordent pas entre le commandant du service national, le général major Jean-Pierre Kasongo Kabwik et le ministre en charge de Droits humains sur la procédure de transfert des Kaluna (Bandits urbain) au centre paramilitaire de rééducation et d’encadrement, » Kanyama Kasese ».
Alors que le Ministre Fabrice Puela stipule que transférer ces bandits, sans un procès et un jugement viole leurs droits à la défense et à la dignité, le commandant du service national estime quant à lui, qu’il n’ y a eu aucune violation en terme des droits humains. Il l’a fait savoir au cours d’une interview accordée à la radio Top Congo.
« Je ne vois pas en quoi il y a eu violation. Sans prétendre être porte-parole de la police, au moins il y a eu quelques fois j’ai été associé à ces opérations lorsqu’on était en train de rassembler ces jeunes. J’ai constaté que la police faisait correctement son travail. Ces jeunes sont des Kuluna et donc potentiellement dangereux. Qu’on reproche, par exemple, à la police d’y aller par des méthodes fortes, je le regrette. Ce sont des gens potentiellement dangereux comme je le disais, qui peuvent agresser, qui ont même l’habitude de s’attaquer à la police et nous avons vu, nous avons des témoignages, des policiers ou des militaires qui ont été tués, qui ont vu leurs bras arrachés par ces jeunes. Et donc lorsqu’on décide maintenant de faire une opération de neutralisation de ces jeunes, on y va pas comme à l’église. On prend toutes les précautions, tout en respectant les droits humains à la dignité », a-t-il expliqué.
Le général Kabwik précise en outre que, leur transfèrement à Kanyama Kasese n’est nullement pas une détention, au contraire c’est un lieu choisi par l’État pour qu’ils soient encadrés par leur intégration au Service national afin qu’ils deviennent agents au sein du Service national.
« Lorsque la police prend ces gens, ils sont mis à la disposition du Service national pour un encadrement c’est-à-dire l’État a décidé d’encadrer ces jeunes gens parce que ce sont des prérogatives de l’État d’encadrer une certaine jeunesse qu’on trouve qu’elle commence à dévier. L’État prend ces jeunes, sur instruction en ce qui nous concerne, sur instruction de la très haute hiérarchie, afin de les réinsérer socialement », a-t-il expliqué.
Et de renchérir, « Nous, au Service national, pour que quelqu’un soit bâtisseur, il doit subir une certaine formation. Vous connaissez l’état mental de ces jeunes, on ne peut pas les prendre dans l’état ou ils sont et les intégrer au Service national au risque qu’ils deviennent un danger pour le Service national […] Si aujourd’hui les gens décrient, alors si on les condamne après ils veulent qu’on en fasse quoi ? Qu’on les tue ? Qu’on les amène en prison ? C’est mauvais de les encadrer ? Finalement on ne comprends », a-t-il déploré.
Rappelons que depuis le début de ces opérations, plus de 2000 jeunes ont été transférés à Kanyama Kasese, un site situé dans la province de Lomami où ils sont encadrés avant d’intégrer le service national afin de devenir « Bâtisseurs ».