Au point mort depuis le lundi 12 septembre suite au désaccord entre Opposition et Majorité sur l’ordre des scrutins, le Dialogue politique en République démocratique du Congo va reprendre cet après-midi à 15 heure (heure de Kinshasa), dans la cité de l’Union Africaine, annonce le togolais Edem Kodjo.
« Je dois avouer tout de même satisfaction parce que le jour où on m’a annoncé que l’opposition avait décidé de suspendre sa participation, j’ai vus rouge« , a déclaré le Facilitateur de l’Union Africaine hier en conférence de presse où il a annoncé l’accord.
« Le soir même, j’ai appelé les leaders de la Majorité et de l’Opposition, je les ai enfermé dans une salle et je suis sorti, en croyant qu’ils allaient faire comme au conclave (…) je suis revenu vers 23 heure et aucune fumée blanche n’était sortie« , relate Edem Kodjo.
C’est finalement hier que l’opposition a annoncé son retour au dialogue après un accord trouvé sur les élections, à l’issue d’intenses négociation avec des délégués de la Majorité.
Dans cet accord, il est prévu que la Présidentielle, les législatives et les provinciales aient lieu au même moment.
Ecoutez les explications d’Edem Kodjo.
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Un commentaire
Cet accord est tout, sauf une vraie solution au vrai problème des élections dans notre pays. Les parties au dialogue ont cherché à résoudre un problème politique sous la pression des pesanteurs extérieurs à la vraie cause du Congo. Mais, ils ont ainsi créé des équations techniques que la CENI ne sera à même de solutionner dans L’état actuel de notre système électoral. La CENI va certainement rejeter ce compromis. Les causes des difficultés enregistrées en 2006 et en 2011 ont tout simplement été ignorées par les participants au dialogue. Pourtant, la CENI a exposé les vraies problèmes liés à notre système électoral. Voici le diagnostic de la CENI, je cite: « Lorsque le Parlement a adopté la loi électorale le 06 mars 2006, il était difficile d’en prévoir les conséquences. Les élections de 2006 et 2011 ont révélé des effets inattendus.
Ainsi,
l’expérience électorale a montré que le système électoral appliqué en RDC a entraîné une série d’effets pervers et paradoxaux: 1.L’émiettement de la classe politique
2.L’augmentation spectaculaire du nombre des partis politiques (517 enregistrés au Ministère de l’intérieur)
3.La dégradation de l’indice de représentativité
4.La sous-représentation des grands partis et surreprésentation des petits partis au niveau national
5.La représentation disproportionnelle
6.92% des listes gagnantes n’ont pas atteint le quotient électoral
7.Le vote de moins en moins politique
8.La disproportionnalité: grandes différences entre gagnants
9.Candidatures fantaisistes ». Fin de citation. En clair, non seulement que notre système électoral est inadapté aux objectifs de démocratie recherchés, mais il est aussi trop complexe pour être transparent lorsqu’on y ajoute la mauvaise foi de nos politiciens. En combinant plusieurs scrutins en un jour, c’est un vrai chaos en perspective qu’on vient de projeter. C’est justement l’occasion qui sera donnée aux agitateurs nés de s’autoproclamer chacun vainqueur dans son coin. Avec un seul qui s’est autoproclamé en 2011, nous en somme arrivés à une mandature complètement gâchée, qu’en sera-t-il lorsque dans chaque province il y aura un président autoproclamé, dans chaque circonscription des contentieux impossibles en cascade, etc…. Le pays risque de reculer de plusieurs années. Il est conseillé au parlement de reprendre le dossier et d’aller en profondeur de la question afin d’éviter au pays des lendemain sombres