Dans un communiqué de presse, cet expert des Nations Unies a dénoncé ‘le brouillage des émissions de radio et l’arrestation des journalistes visent les médias indépendants à un moment de grande tension politique. »
« Ces actes ne sont pas seulement une violation flagrante des obligations de la RDC en vertu du droit international des droits de l’homme, mais le bâillonnement des voix critiques par des arrestations, la censure et d’autres formes de contrôle gouvernemental, posent d’importants risques pour la stabilité du pays déjà gravement fragile », affirme David Kaye.
« La liberté d’expression en RDC est de plus en plus menacée par la pénalisation des critiques et de l’opposition, notamment par l’imposition de peines sévères. Le gouvernement a la responsabilité de défendre les droits des peuples à la liberté d’expression et aux médias indépendants, comme le garantit la Constitution de 2005 », a ajouté M. Kaye. « Il devrait également promouvoir et protéger ces droits pour établir un fondement pour la croissance et la stabilité ».
L’expert indépendant a mis en lumière des exemples, dont un décret du Ministre de l’information et des médias, Lambert Mende, interdisant aux médias internationaux d’opérer en RDC, à moins qu’ils ne signent un accord avec un média local ou ne fassent l’objet d’une réglementation congolaise.
Une telle règle menace les radios indépendantes, comme Okapi ou RFI (Radio France Internationale), qui diffusent leurs émissions dans le pays sans partenariat local, a noté le Rapporteur spécial des Nations Unies.
M. Kaye a également noté que, depuis le début du mois de novembre, cinq journalistes avaient été arrêtés et que le gouvernement avait bloqué les signaux de trois médias – RTBF, RFI Brazza et une station de radio locale au Katanga – les accusant d’ingérence dans les affaires internes du pays. Le gouvernement avait également demandé à Okapi d’arrêter la diffusion de deux programmes, alléguant qu’ils ont fourni une plate-forme pour des opinions anti-gouvernementales.
« Avec le gouvernement proposant des changements à la Constitution qui élargiraient les mandats de la Présidence, il est particulièrement important de favoriser un débat public ouvert », a déclaré le Rapporteur spécial. « Au contraire, je crains que le gouvernement ne tente de réduire cet espace et de limiter la participation des critiques ».
L’appel de M. Kaye a été approuvé par le Rapporteur spécial sur le droit à la liberté de réunion et d’association pacifiques, Maina Kiai; et le Rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, Michel Forst.
Avec UN.org