Réagissant à la dernière adresse du chef de l’Etat à la nation Congolaise, Jean-Bertrand Ewanga, secrétaire exécutif de l’Alternance pour la République, AR, et président du parti politique Front Patriotique des Congolais indique que le discours du président Kabila est irréaliste et se situe dans une voie nuisible au pays autant qu’a lui-même.
Dans une interview exclusive accordée à Politico, Jean-Bertrand Ewanga voit la main noire de la majorité présidentielle derrière les différentes défections qui déchirent le Rassemblement de forces politiques et sociales acquises au changement. Pour lui, ces frondes aide le Rassemblement et le peuple Congolais à identifier les taupes qui avaient longtemps infiltré l’opposition.
Politico.cd: Comment réagissez-vous au dernier discours du Président Kabila ?
J.B Ewanga : C’est un discours totalement irréaliste, qui foule aux pieds les réalités politiques, socio-économiques et sécuritaires de ce pays. Le président veut apparemment se jeter dans une sorte l’aventurisme politique et ne semble pas comprendre que tout acte qu’il pose affecte la vie des millions des congolais et même les voisins et le continent. Il n’est pas juste un homme, mais incarne une institution dont le mandat est terminé et où il est intérimaire. Son devoir est de laisser un grand nom dans notre histoire. Il a fourni beaucoup d’efforts louables dont l’acceptation du 1+4 qui était une formule sans précédent sur la terre. Malheureusement, il est en train de tout réduire à néant par des manœuvres visant ouvertement à le maintenir au pouvoir.
Politico.cd: En refusant de répondre à l’invitations du chef de l’État, ne risquez-vous pas de tomber dans un piège qui va vous exclure de la gestion de la transition ?
JB Ewanga : Avec son esprit actuel, aucune transition ne peut mener à l’alternance. Nous avons voulu le voir et il a répondu être embarrassé car Olengakoy lui aurait aussi écrit. Ensuite, il nous a proposé des choses qui violent l’accord ; ce que nous ne pouvons jamais faire.
Politico.cd : Katebe Katoto, Joseph Olenghakoy, Bruno Tshibala, Valentin Mubake, Lisanga Bonganga…pourquoi tous ces départs au sein du Rassemblement?
JB Ewanga : Ceci est l’œuvre de la majorité présidentielle qui ramasse les batteurs de tam-tam dont aucun ne peut mobiliser le peuple comme Felix. En fait, ces départs nous débarrassent de ceux qui avaient une position la journée et une autre la nuit. Et puis souvenez-vous qu’Etienne Tshisekedi était une fois resté seul, mais sa cause a triomphé. Nous avons vu Mobutu partir et nous savons comment les aventures se terminent avec des sourires jaunes comme celui de Sammy Badibanga aujourd’hui. Et je vous dit que si ça continue, il ne peut pas y avoir des élections dans ce pays.
Politico.cd : Comment réagirez-vous si le premier ministère est désigné parmi les proches de Tshibala?
JB Ewanga : Ce ne sera que la poursuite de son schéma qui risque de finir comme Badibanga qui n’a même pas signé une seule ordonnance !
Politoco.cd : Croyez-vous que les actions villes mortes et les manifestations peuvent faire appliquer l’accord de la Saint Sylvestre ou mener à l’alternance ?
JB Ewanga : Nous avons confiance au peuple congolais qui est capable et n’est pas bête : il peut se défendre. Nous l’avons déjà vu à l’œuvre. Rappelez-vous que le peuple a montré son opposition au dialogue du camp Tshatshi. Nous avons confiance en notre population et elle aura la victoire finale.
Politico.cd : Un message aux congolais ?
JB Ewanga : On n’a pas besoin de dire à un homme affamé qu’il a faim. Il cherchera à manger lui-même. Le congolais a faim de la démocratie et si Kabila s’entête, le peuple va arracher sa liberté.
Propos recueillis par Aline Engbe
2 commentaires
brave ewanga ndenge ezali article 64 na pointe ingeta
Bravo Jean-Bertrand! Vous avez si bien parlé : nous, peuple, avons une grande faim de la démocratie. L’écroulement du mur de Jéricho est imminent. Tenez-bon!