« Il était comme un père pour moi. J’étais comme son fils. J’entrai même dans sa chambre à coucher ». C’est un Joseph Oleghankou heureux comme un gamin qui fait ses confidences ce samedi au Au Kin Plaza Arjaan by à Kinshasa. Il est là, tout comme une clique des politiques, pour participer à l’épilogue d’une des plus longs bras de fer politique au pays.
Arrivé vers 13h, taillé dans un costume bleu clair, le président du Conseil national de suivi de l’accord et du processus électoral (CSNA) est l’un des acteurs majeurs de cette signature.. Il a en effet participé aux négociations qui ont débuté depuis janvier dernier entre la famille, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), et le gouvernement congolais, conduit par le Conseiller spécial du président Joseph Kabila en matière de Sécurité, Me Jean Mbuyu.
« Je ne pouvais pas rêver mieux dans ma carrière que d’œuvrer pour que le Patriarche et héros national Etienne Tshisekedi puisse reposer en paix. Qu’il puisse être enterré dignement », fond-t-il au micro de POLITICO.CD.
L’agneau de l’accord
Il connaîtra néanmoins un mauvais contre-temps, occasionné par Félix Tshisekedi, qui exige qu’il soit rétiré des signataires de l’accord, alors que son nom était déjà en bas du communiqué initial. Face à la volte-face de Félix Tshisekedi, le président des FONUS reste pourtant imparturbable. Lui que l’on connaît taigneux, accepte contre toute attente, de se retirer « sportivement ». «Je ne peux pas être un blocage, le plus important c’est que l’on honore la mémoire de Félix Tshisekedi », confie-t-il.
Et alors que le communiqué signé n’a même pas de date de rapatriement pour ces funérailles tant attendues, Joseph Olghankoy croit dure que cette fois-ci c’est la bonne. « Au moment où je vous parle, tous les frais de la morgue ont déjà été payés », s’enthousiasme-t-il.
Il a peut-être raison. A N’sele où l’inhumation est prévue, des travaux sont déjà en cours pour aménager l’espace.
L’homme donné comme un « traitre » par l’opinion, après avoir soutenu la dissidence de Bruno Tshibala, proposant son nom à la Primature et raflant le poste du président de CNSA, Olenghankoy joue cependant un rôle fructueux pour l’héritage de Tshisekedi.
En effet, en mars dernier, alors que Félix Tshisekedi s’apprêtait à être élu à la tête du parti pour succéder à son père, c’est d’Olenghankoy qu’une bonne nouvelle est venue, déboutant Bruno Tshibala dans le processus de décrispation, tout en reconnaissant à la seule UDPS de Limete, le droit d’exister légalement.