Composé de cinq membres, le nouveau Bureau définitif de l’assemblée provinciale de la Tshopo a été installé ce mardi 26 mars 2024, quarante-huit heures après leurs élections intervenues samedi 23 mars 2024. Sitôt installé, ce bureau chapeauté par le député provincial, Mateus Kanga, 33 ans, élu de la ville de Kisangani, a affiché ses ambitions.
« Aujourd’hui, commence une grande histoire de notre Province, une histoire qui sera écrite avec noblesse grâce à vous et avec vous, au travers votre choix de nous porter à la tête de la Première institution Provinciale », s’est-il, peu souriant, adressé à ses collègues députés provinciaux, tout en rendant ses hommages au Chef de l’État, Félix Tshisekedi, lui, a-t-il confié, qui « prône la perfection en nous demandant la correction des erreurs du passé ».
Dans cet élan, le Président de l’Assemblée Provinciale de la Tshopo, Mateus Kanga Londimo, n’a pas caché ses intentions de s’engager à rectifier les erreurs du passé. Considéré comme la première institution provinciale, l’hémicycle de la Tshopo n’a pas joué sa partition vis-à-vis de l’exécutif, dans un passé récent. La population a assisté avec impuissance à une longue crise entre les deux institutions provinciales.
D’ores et déjà, Mateus Kanga place son quinquennat dans l’esprit de la stabilité des institutions provinciales qu’il considère avec pleine conviction comme un gage de développement.
« L’heure de l’achat de conscience est révolue, l’heure de la chance de même, c’est le moment que chaque personne soit réellement placée à la place qui lui mérite. Comme vous le savez, ma vision quinquennale est centrée sur la stabilisation des institutions, gage du développement de la Tshopo. Sachons tous que celà ne sera possible que si les deux institutions comprennent qu’il va de l’intérêt de tous de travailler en parfaite harmonie pour le salut de notre Province », a-t-il confié dans son discours.
Conscient des défis qui l’attendent, Kanga considère que l’avènement de ce bureau définitif était donc très attendu aussi bien par les députés provinciaux que par la population pour faire bouger les lignes, pour pousser chaque personne qui assume encore une portion de responsabilité dans la province de la Tshopo à s’acquitter de son devoir ou alors à faire preuve d’élégance en laissant de la place à ceux qui disposent encore d’énergies pour continuer de travailler pour la Tshopo.
Pour lui, le constat fait depuis qu’il est à l’assemblée provinciale est que la Province semble à l’arrêt.
« Tout semble stagner dans un contexte de banditisme urbain de plus en plus croissant et opérant en bandes organisées, dans un contexte où aucune enquête parlementaire ne semble nous relater ce qui se passe réellement à Lubunga, que dis-je, à Lubuyabera où les liens de fraternité semblent rompus entre les communautés Lengola et Mbole », a-t-il dit.
« Tout semble vraiment à l’arrêt dans un contexte où toutes les Provinces voisines nous piétinent et déplacent à leur bon vouloir nos limites; tout semble stagner dans un contexte où nos territoires ne sont quasiment plus accessibles car enclavés: oui, tout semble s’arrêter dans un contexte où la population Boyomaise n’a quasiment plus accès à l’eau potable et à l’électricité, tout est à l’arrêt dans une province qui n’a pu construire sur fond propre aucune structure sanitaire ou scolaire durant tout un quinquennat et sauf erreur de ma part depuis son avènement; le salaire ayant un caractère alimentaire, tout semble alors s’arrêter dans un contexte où l’impaiement est devenu le quotidien de ceux qui travaillent au compte de la Province, des mères et pères des foyers quasiment clochardisés … », a-t-il ajouté.
Le député Philippe Masikini, élu du territoire de Basoko, a été élu comme Vice-président de l’organe délibérant. Le député provincial, Ruphin Lokesa, est le rapporteur. Il est secondé par Jules Yuma. L’élu du territoire de Banalia, Juspson Djeze, tient la questure.