La représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies en République démocratique du Congo et cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, a pris part ce mercredi 27 mars, au briefing trimestriel du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation sécuritaire qui prévaut actuellement dans la partie Est du pays.
Dans sa communication, Bintou Keita a nettement expliqué que malgré les avancées positives enregistrées par les casques bleus appuyés par les Forces armées congolaises (FARDC), « la situation sécuritaire dans l’Est s’est encore détériorée depuis la fin des élections », alors que les terroristes du M23 ont fait des « avancées significatives » et étendu leur territoire « à des niveaux sans précédent ».
« La Force régionale de l’EAC a achevé sa mission au début du mois de janvier. Entre-temps, le M23 a réussi à occuper toutes les anciennes positions de cette Force, ce qui lui a permis de se déplacer vers le sud et d’encercler Goma. En même temps, la Force de la SADC continue son déploiement de 2.000 soldats qui ont dore et déjà été déployés », a expliqué la haute diplomate onusienne.
En même temps, la SADC a commencé à fournir son assistance aux Forces armées congolaises sur divers fronts opérationnels et a vu son mandat approuvé par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine le 04 mars dernier.
Tout en estimant que toutes les forces étrangères opérant illégalement sur le territoire de la RDC « doivent se retirer », et les groupes armés nationaux et étrangers, tels que les ADF et les FDLR, « être désarmés », Bintou Keita a précisé que presque 200 personnes ont été tuées depuis le début de l’année 2024 dans l’Est de la RDC.
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« De plus, l’escalade des tensions entre le Rwanda et le Burundi a conduit à la fermeture de leur frontière respective par Bujumbura. Cela constitue un paramètre supplémentaire susceptible de déstabiliser la région dans son ensemble […] les Casques bleus ont essuyé des tirs directs du M23 dans le secteur de Sake dans le Nord-Kivu, blessant huit soldats de la paix, et six membres du personnel civil de la MONUSCO », a-t-elle rappelé.
Dans un autre registre, la cheffe de la MONUSCO a appelé avec insistance les donateurs pour une aide humanitaire adéquate. En effet, à en croire ses propos, plus de 7 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays et 23 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire.
Tout en déplorant que le financement du Plan de réponse humanitaire de 2024, lancé avec l’objectif de lever 2,6 milliards de dollars, n’a reçu que 14,2%, elle a également estimé que les donateurs devront fournir des ressources nécessaires pour qu’une aide humanitaire adéquate parvienne à ceux qui en ont dramatiquement besoin.