Ce mercredi 27 mars, la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU et Cheffe de la Mission onusienne en RDC, Bintou Keita est intervenue par visioconférence à la réunion du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU).
L’experte onusienne en résolution de conflits, présente en RDC depuis janvier 2021, a mis en garde contre la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans le pays depuis la fin des élections en décembre 2023.
« Je me félicite de la tenue largement pacifique des élections et des efforts déployés par la Commission électorale nationale indépendante pour remédier à certaines des irrégularités et des insuffisances opérationnelles qui ont entaché le processus », a déclaré Bintou Keïta, citée par ONU Info.
La diplomate d’origine guinéenne s’est dite « encouragée par l’adoption par le ministère de l’Égalité des sexes d’une feuille de route pour lutter contre la violence électorale à l’égard des femmes, qui ont fait l’objet de graves agressions physiques et verbales pour les décourager de participer aux élections de décembre dernier ».
Réélu pour un second mandat, le Président de la République Félix Tshisekedi a annoncé que la réforme de l’appareil de sécurité et de défense constituerait l’une de ses principales priorités. À cet effet, la Monusco se dit prête à soutenir le futur gouvernement dans ses efforts de mise en œuvre de cette réforme et d’autres comme la gouvernance pour autant qu’elles bénéficient d’un consensus large.
« Le soutien réitéré du Président à la désignation du poste de porte-parole de l’opposition, un geste d’ouverture crucial pour permettre à l’opposition de jouer son rôle dans le processus démocratique », a salué Bintou Keita.
Malgré ces aspects positifs, « la situation sécuritaire dans l’est de la RDC s’est encore détériorée depuis la fin des élections », a-t-elle observé alors que les terroristes du M23 ont fait des avancées significatives et étendu leur territoire « à des niveaux sans précédent ».
200 personnes ont été tuées depuis le début de l’année dans l’est de la RDC. La Représentante spéciale a estimé que « toutes les forces étrangères opérant illégalement sur le territoire de la RDC doivent se retirer, et les groupes armés nationaux et étrangers, tels que les ADF et les FDLR, doivent être désarmés ».
« De plus, l’escalade des tensions entre le Rwanda et le Burundi a conduit à la fermeture de leur frontière respective par Bujumbura. Cela constitue un paramètre supplémentaire susceptible de déstabiliser la région dans son ensemble », a-t-elle prévenu, soulignant que les Casques bleus ont essuyé des tirs directs du M23 dans le secteur de Sake dans le Nord-Kivu, blessant huit soldats de la paix, et six membres du personnel civil de la Monusco.