Le Conseil des ministres du 29 mars a été l’occasion de faire le point sur les mesures prises pour désengorger les prisons congolaises, comme l’avait demandé le Président Tshisekedi.
La surpopulation carcérale constitue un problème majeur dans les prisons de la République démocratique du Congo (RDC), et tout particulièrement à la prison centrale de Makala, située dans la capitale Kinshasa. Lors de sa dernière réunion du Conseil des ministres, le Président de la République avait souligné « l’urgence de désengorger les établissements pénitentiaires pour faire face à cette situation ».
À en croire le compte rendu du dernier Conseil des ministres consulté ce lundi 01 avril par POLITICO.CD, suite à ces instructions, la ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux s’est entretenue avec les plus hauts magistrats du pays afin de trouver des solutions. Il a notamment été décidé de créer une commission composée uniquement de hauts magistrats des différentes juridictions, chargée du contrôle et du suivi de la régularité de la détention dans les prisons.
« Suite aux directives du président Tshisekedi lors du dernier conseil des ministres, la ministre de la Justice s’est entretenue avec les plus hauts magistrats la semaine dernière. À l’issue de ces réunions, il a été décidé de créer une commission composée uniquement de hauts magistrats des principales juridictions », peut-on lire dans le compte rendu du dernier Conseil des ministres.
Cette Commission a amorcé son travail le 27 mars à la prison de Makala. Après avoir identifié plusieurs irrégularités dans la détention de certaines personnes, elle a ordonné la libération immédiate d’une soixantaine de détenus le lendemain.
Le Procureur Général près la Cour de Cassation s’est personnellement rendu sur place pour superviser ce premier désengorgement.
« Cette Commission chargée du contrôle et du suivi de la régularité de la détention a débuté sa mission le mercredi 27 mars 2024 à la prison précitée où elle a identifié quelques irrégularités qui ont conduit à la libération immédiate d’une soixantaine de détenus par le Procureur Général près la Cour de Cassation qui était personnellement sur place le jeudi 28 mars 2024 pour lancer le processus de désengorgement », ajoute cette note d’information portant le stigmate du porte-parole du gouvernement.
La ministre s’est engagée à remettre prochainement un rapport détaillé sur les actions entreprises et les solutions préconisées à court, moyen et long terme. Le gouvernement réaffirme sa volonté de régler définitivement ce problème majeur qui entrave le respect des droits fondamentaux en détention.
« Le travail de cette commission devra se poursuivre afin d’examiner tous les dossiers et libérer les détenus dont la détention n’est pas régulière. La ministre de la Justice s’est engagée à présenter sous peu un rapport détaillé au gouvernement, accompagné des solutions envisagées à court, moyen et long terme pour résoudre définitivement le problème de la surpopulation carcérale », rapporte Patrick Muyaya.
Le Conseil a salué les premiers résultats de la commission spéciale, déterminé à voir aboutir sans délai ce dossier prioritaire.