C’est un discours qui continue d’alimenter la polémique. Un certain samedi 30 mars, au siège de l’UDPS devant les « combattants », le secrétaire général du parti présidentiel, Augustin Kabuya monte sur l’estrade.
Comme à l’accoutumée, l’homme fort de l’UDPS, qui, aux premières heures de la première l’alternance politique encensait le « partenaire » Joseph Kabila, affirme cette fois-ci que le Président honoraire, est dans l’entreprise de déstabilisation de la partie orientale du pays.
« Pour votre information, au moment où je vous parle, Joseph Kabila a fui le pays, il n’habite plus ici. Il n’a laissé aucune trace à la direction générale des migrations (DGM). Il est parti en catimini parce que c’est lui qui est derrière la guerre qui sévit dans l’Est du pays », affirmait il.
Depuis lors, ces propos insoupçonnés d’un « informateur », continuent de défrayer la chronique socio-politique congolaise.
Le Vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères de la RDC a rebondi, sur ces révélations troublantes du Secrétaire général de l’UDPS, parti au pouvoir, concernant l’implication présumée de l’ancien Président de la République, Joseph Kabila, dans la guerre au Nord-Kivu.
Sans contredire les propos de Kabuya, le chef de la diplomatie congolaise a confirmé des collusions internes avec une « puissance étrangère ».
« Il est curieux de voir que les membres du parti de l’ancien Chef de l’État adhèrent à un mouvement rebelle. Ils ne se le cachent pas, ils le disent », a-t-il déclaré d’emblée avant de soutenir que ces informations sont confirmées par les services de sécurité.
« Les services de sécurité travaillent, mais il y a des informations que nous sommes en train de vérifier… mais il y a des informations qui sont même en terme technique des renseignements qui font croire pour ne pas dire qui établissent qu’il y a des collusions internes, des trahisons internes par rapport à ce mouvement que le Rwanda est entrain de monter », a-t-il affirmé tout en précisant que la collusion avec une puissance étrangère est une trahison condamnable par les lois du pays.
« Que ce soit le Président Kabila, que ce soit tout autre congolais, chacun sait ce qu’il fait. La rébellion est condamnable dans le code pénal. Ancien Président ou non, il y a les lois de la République », a-t-il argué.
Congoliser la guerre: le nouveau stratagème de Kagame
Selon le ministre des Affaires étrangères, il s’agit du nouveau stratagème des présidents de la région dont Paul Kagame qui, selon lui, consiste dorénavant à manipuler les congolais afin de « congoliser » l’agression Rwandaise.
Pour s’en convaincre, Christophe Lutundula a rappelé le contexte dans lequel naquit le groupe armé « Alliance Fleuve Congo » de Corneille Nangaa à Nairobi, la capitale du Kenya, aussi membre de la Communauté d’Afrique de l’Est (AEC).
« Je crois qu’il faut dire un mot au départ. En fait, Alliance fleuve Congo c’est une affaire qui est née dans la capitale d’un pays membre de la Communauté des États d’Afrique de l’Est, problème. Ça fait partie des stratégies du Président Kagame et de certains Chefs d’Etat de la région pour démontrer qu’il n y a pas que le M23 qui constitue le supplétif du Rwanda et dire que c’est un problème interne à la RDC. Encore qu’il faille se poser des questions alors pourquoi ils s’en mêlent », soutient il.
De plus, Lutundula a révélé que dans le cadre du nouveau stratagème de Kagame, le Rwanda et d’autres pays voisins recrutent et entraînent des jeunes qui se seront enrôlés dans le rang de la coalition AFC, M23 et RDF.
« Le stratagème qui est monté maintenant c’est de dire que le M23 oui, mais vous avez l’AFC qui dit être en coalition avec le M23…c’est le nouveau cheval de Troie qu’on va nous brandir dans les jours à venir mais nous ne sommes pas dupes. Nous connaissons tout. Il y’a des formations qui se passent maintenant, des âmes qui sont achetées nous nous préparons en conséquence », a-t-il révélé.
Précédemment, Christophe Lutundula avait indiqué que l’AFC de Nangaa et ses alliés concoctent des stratégies pour s’étendre en Ituri.