La République démocratique du Congo (RDC) subit une agression active des terroristes du Mouvement du 23 mars (M23) soutenus par le régime de Kigali. Une guerre qui, par sa complexité, a éveillé le soupçon sur l’implication non seulement des forces exogènes mais également endogènes, jusqu’au niveau de l’armée congolaise.
Pour le clan Tshisekedi, l’ancien Président Joseph Kabila est également trempé dans cette connivence. C’est le sujet qui a défrayé la chronique dans l’agora politique congolaise ces derniers jours.
Augustin Kabuya, secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti présidentiel, n’a pas tergiversé, devant plus d’un millier de militants de son parti, à accuser l’ancien camp présidentiel d’être derrière le M23. Il est allé jusqu’à affirmer que le Président Kabila à récemment fui le pays sans prendre la précaution d’aviser les services de migration.
« Il n’habite plus ici. Retenez dans vos cœurs ceci, cette situation que nous traversons, c’est toujours Kabila qui est à la base de cette situation », avait asséné le 30 mars dernier le secrétaire général qui a assumé le rôle de l’informateur et du formateur du nouveau gouvernement tant attendu.
Des accusations que le clan Kabila a rejetées qualifiant les allégations du secrétaire général du parti au pouvoir de « graves et irresponsables frisant la folie », exaltant Joseph Kabila comme étant « le seul chef d’Etat de toute l’histoire de la RDC a organiser des élections démocratiques et une alternance pacifique qui a eu pour premier bénéficiaire l’UDPS ».
« Il a fini la guerre avec un stylo »
Alors que tout tendait vers un atterrissage, l’affaire a connu un incroyable rebondissement, avec la sortie de l’ex-première Dame Olive Lembe Kabila. Face aux déplacés de Goma, dans la province du Nord-Kivu, où elle séjourne, Olive Lembe a usé des mots qui ne laisseraient pas indifférents le camp Tshisekedi.
L’ex-première Dame demande à l’ancien Chef de l’État de revenir au pouvoir parce que, dit-elle, « je suis sûre et certaine que cette guerre finira » avant d’enchaîner : « Mon époux, votre papa, Joseph Kabila a fini la guerre par le stylo et pas par les armes. Dieu a mis en lui cette qualité, cette potentialité de finir ces crises à répétition dans l’Est. Il a réussi à réunifier le pays ».
« Je demande à Dieu de faire en sorte que mon mari redevienne président de la République. Je vous exhorte de vous joindre à moi dans cette prière », a-t-elle prié.
Selon la constitution de la RDC: « le mandat du Chef de l’État est de cinq ans renouvelable une seule fois ».
Le Président Kabila a été aux commandes depuis 2001 juste après le décès de son père, le Président Laurent-Désiré Kabila. Élu Président après le premier scrutin présidentiel de 2006, il a été réélu en 2011, bien que son mandat a été étendu jusqu’en 2018 pour raisons d’organisation des élections.