Augustin Kabuya Secrétaire Général de l’UDPS, Christophe Lutundula Vice-premier Ministre, Ministre des Affaires étrangères, ou encore le Député National Eliezer Ntambwe, ont indexé l’ancien Président Joseph Kabila d’avoir des accointances avec le M23.
Dans la foulée des réactions, le Professeur Gabriel Banza Malale, enseignant de droit constitutionnel, spécialiste des questions géopolitiques et géostratégiques, prend ces affirmations avec beaucoup de réserve.
De prime abord, le Prof Banza Malale doute que Joseph Kabila puisse sortir du pays en catimini pour une personnalité de sa trempe. Selon lui, ceux qui dénoncent l’irrégularité de sa sortie du pays, doivent en apporter des preuves. Puisque autrement, la faute incomberait aux services migratoires de n’avoir pas bien fonctionné.
Il explique que, à partir du 30 juin 1960, date d’accession de la RDC à sa souveraineté nationale et internationale, «c’est sous le règne du Président Kabila, qu’on est arrivé à donner au souverain primaire le droit de se choisir ses dirigeants. Sur ce point là, il a une coupe qu’il ne peut partager avec personne d’autre ».
Par ailleurs, une deuxième coupe, «c’est celle de la personne qui aura appliqué pour la première fois dans notre pays, la première passation pacifique du pouvoir d’un régime à un autre, sans effusion de sang ».
« Il ne peut donc pas se permettre d’utiliser l’arme qu’il a récusé depuis longtemps. Il ne faut ignorer qu’il fût militaire, il est devenu civil, il est devenu homme politique. Dans cette carrure, il a une expérience de 18 ans. Il n’aura pas été qu’excellent. Conscient des faiblesses de la politique, il se place sur les traces de la géopolitique et de la géostratégie. Sur ce point, il ouvre une nouvelle page pour des débats sur d’éminentes matières grises. C’est surannée de l’inviter sur la piste politique», a-t-il ajouté.
« Père de la démocratie et de l’alternance, ça sera une surprise inattendue que Joseph Kabila prenne les armes pour tuer les résultats de ses efforts personnels. Je crois que tout le monde peut oser détruire la démocratie au Congo, mais lui gardera à jamais le comportement d’une femme qui est attachée à son enfant, à cause des douleurs senties à son accouchement», a argué Gabriel Banza Malale.
« Il ne peut réaliser tout ce travail à son actif, et puis venir avec un coup de couteau pour détruire. Pour quels résultats ? Si et seulement si, il en était ainsi, je lui en aurait déconseillé cette voix. Je n’ose pas l’imaginer sur ce schéma-là », a-t-il précisé.
Joseph Kabila en retrait pour raisons de ses recherches
Pour avoir eu le privilège d’assister à la validation de son sujet de thèse en Afrique du Sud, devant un jury composé d’éminents Professeurs, le constitutionnaliste Banza Malale estime que l’ex président Joseph Kabila, a besoin de se concentrer pour ses recherches scientifiques.
« Joseph Kabila parle peu. Il écoute beaucoup. Je pense que pour le besoin de la concentration pour un thème aussi passionnant que celui qui fait objet de ses recherches, il a toutes les raisons objectives, pour s’éloigner de la piste politique, où il y a, à la fois, les diatribes et théâtres dictés principalement par le formol. On le sait bien maintenant», a-t-il dit.
« Il est focus sur la page scientifique de la géostratégie et de la géopolitique. Accompagnons-le. Soyons attentifs pour bénéficier de ce qu’il va donner comme hypothèses pour orienter le monde vers la piste de la mondialisation avec le Congo comme le point de départ», a-t-il renchéri.
« Quand il se retire comme ça, je parle en tant que scientifique, c’est pour la concentration dont il a besoin pour pondre un travail qui est très attendu au niveau du pays et même de la communauté internationale. Sa thèse porte sur le tournant géopolitique : rivalité USA-Chine-Russie et les implications pour l’Afrique. Ne vous étonnez pas qu’à la suite des conclusions, à quoi il va aboutir, qu’il soit un deuxième Kofi Annan. Je m’en convainc. Au-moins il viendra avec une réponse que les américains, chinois, russes, etc., n’auront pas trouvés », a-t-il conclu.