Depuis la reprise des hostilités entre l’armée congolaise appuyée par les jeunes résistants patriotes « Wazalendo » et la coalition M23-RDF-AFC aux périphéries de Goma, plusieurs porteurs d’armes circulent dans la ville en toute tranquillité.
Cette situation inquiète les acteurs de la société civile locale qui ont alerté les autorités compétentes samedi 13 avril.
Selon ces activistes, il s’observe depuis un certain temps la circulation libre des personnes en uniforme et ou sans ténue avec des armes à feu dans la commune de Karisimbi et dans les quartiers Mugunga, Ndosho, Lac vert alors que cette partie de la ville est touchée par l’insécurité.
« Nous traversons une situation difficile liée à l’insécurité dans la ville de Goma. La population ne cesse de s’interroger pourquoi accepter que les gens avec ou sans ténue militaire circulent avec les armes à feu librement dans la ville de Goma ? On s’interroge si les quartiers Bujovu, lac Vert, Ndosho et Mugunga ne font plus partie de la ville de Goma ? Comment allons-nous différencier des jeunes Wazalendo et des bandits car ces malfrats se font passer pour des jeunes résistants à cause de cette situation », ont-t-il déclaré.
Cette alerte est motivée par le taux alarmant des tueries d’environ 23 personnes dont 19 hommes et 4 femmes entre janvier et avril 2024, soit une moyenne de 6 personnes par mois.
En 2023, la ville de Goma avait enregistré 55 cas d’assassinats ciblés dont 48 hommes et 7 femmes soit une moyenne de plus ou moins 5 personnes par mois hormis les victimes du carnage du 30 août 2023.
« C’est avec un cœur qui saigne que nous alertons les dirigeants de la RDC et du monde entier pour attirer leur attention sur la situation périlleuse de banalisation de la vie humaine qui caractérise la ville de Goma, siège des institutions provinciales du Nord-Kivu. Nous appelons à cette occasion la population à demeurer sereine, à soutenir sans relâche les forces armées et à renforcer la vigilance en dénonçant tout mouvement suspect », a renseigné le coordinateur national de foyer de développement pour l’autopromotion des personnes indigènes et en détresse (FDAPID), Vicar Batundi Hangi.
Toutefois, ces activistes de la paix appellent les autorités militaires de la province du Nord-Kivu à trouver une solution idoine à la circulation d’armes incontrôlées pour lutter contre l’insécurité qui prévaut la ville volcanique de Goma.
« Il est à noter que 3 jeunes garçons ont perdu la vie dans un nouveau cas de fusillade au quartier Majengo la nuit du mardi à ce mercredi 10 avril 2024. Demandons à nos autorités provinciales comme urbaines de bien vouloir faire de leur mieux pour interdire la circulation d’armes incontrôlées dans la ville de Goma. Nous appelons la population à collaborer avec des services de sécurité et à signaler tout cas suspect. L’affaire sécuritaire est l’œuvre de tous », ont exhorté les acteurs de la société civile.
Cette pratique de port d’armes dans des avenues et rues survient pendant que l’insécurité bât son plein en ville de Goma.
A travers cette alerte rouge, ces acteurs de la société civile en détresse lancent un cri de détresse en demandant aux autorités de mettre en place un mécanisme robuste de surveillance de la sécurité dans la ville de Goma, d’améliorer la coordination des forces armées dans la province du Nord-Kivu et de garantir aux agents des services de sécurité une prise en charge holistique, ainsi qu’à leur doter d’équipements modernes de détection et géo-localisation des vrais acteurs des crimes.