La province du Nord-Kivu, sous état de siège depuis plus de trois ans, continue de plonger dans une situation sécuritaire et humanitaire alarmante. D’intenses affrontements armés opposent depuis une semaine les forces congolaises aux terroristes du M23 dans plusieurs localités proches de la cité de Sake, à une vingtaine de kilomètres de la ville de Goma, ciblée par des obus tirés par les forces rebelles rwandaises.
Face à cette aggravation de la situation sur terrain, des voix se lèvent même au niveau du parlement congolais qui tarde à se mettre au travail notamment avec les nouveaux bureaux définitifs. C’est dans cette optique que le député national, Fontaine Mangala, tire sur la sonnette d’alarme, dans une déclaration parvenue mardi à POLITICO.CD
Pour cet élu de la ville de Kisangani, le blocage s’appelle Christophe Mboso, Président du bureau d’âge, qu’il accuse de ne pas respecter le calendrier qui prévoyait l’élection et l’installation du nouveau bureau définitif de l’Assemblée nationale ce mercredi 08 mai 2024. Mais, à la grande surprise, « rien n’est fait », s’alarme-t-il.
« Il est regrettable que face à l’aggravation de la situation au Nord-Kivu, que ce bureau d’âge, d’un président qui n’est là que par la force de la nature, bloque l’Assemblée Nationale qui doit jouer son rôle en ce moment crucial », regrette Fontaine Mangala.
Dans son message, ce député national accorde 48 heures au bureau d’âge de passer aux choses « sérieuses et importantes ».
« S’il n y a pas de calendrier dans 48h, nous prendrons nos dispositions », prévient-t-il peu avant d’expliquer que « le bureau Mboso qui n’a pas été en mesure de vider les matières inscrites pendant la session extraordinaire dans le délai imparti n’a plus sa raison d’être ».
Le calendrier des élections du nouveau bureau de l’Assemblée nationale a été publié le 27 avril 2024. Il prévoit l’élection du bureau pour ce mercredi 08 mai 2024. À l’en croire, aucune communication pour convoquer la plénière élective n’est faite.
Le suspens plane alors que l’union sacrée, principale idéologie politique du Président Félix Tshisekedi, a déjà voté aux primaires son candidat président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe.