La famille de Francine Ntumba et de son fils Sarive Mukeba, tués récemment à Kinshasa, a annoncé ce mardi 14 mai qu’elle organiserait l’enterrement des deux victimes ce vendredi 17 mai.
Dans un entretien accordé, Maître Ramazani Shabani, avocat du collectif représentant la famille, indique que les proches n’ont jusque-là reçu aucune assistance pour payer les frais hospitaliers et funéraires. D’après lui, famille dit n’avoir aucun moyen pour faire face aux dépenses liées à la tenue du deuil et pour enterrer ses morts avec «honneur».
Il estime que c’est à l’État en tant que «père responsable» d’agir, plutôt que de laisser la famille réclamer elle-même une assistance. Maître Shabani affirme avoir saisi les ministères des Affaires sociales et de l’Intérieur mais n’avoir reçu aucune réponse positive pour le moment.
« Les autorités étaient saisies du dossier. Ce n’était vraiment pas à la famille de les solliciter pour une quelconque assistance, car l’autorité, en tant que père responsable, devait déjà savoir comment gérer chaque situation. Face à cette inaction, nous sommes en train de saisir en ce moment le ministère des Affaires sociales ainsi que celui de l’Intérieur », a-t-il indiqué.
Par ailleurs, la famille dénonce une nouvelle fois « l’inaction des autorités pour traquer tous les auteurs du crime ». Une implication que les proches jugent indispensable pour que justice soit rendue.
En début du mois de mai, Francine Ntumba Kankonde et son fils Sarive smaël Mukeba ont été abattus par des hommes cagoulés se présentant comme des «policiers» dans la commune de Kalamu.
Selon la famille des victimes, les policiers sont venus arrêter le fils avant de l’emmener avec la mère. Leurs corps ont été retrouvés le lendemain dans la commune voisine de Makala.
Face à ces accusations, le ministre de l’Intérieur Peter Kazadi nie l’implication de l’opération «Panthère noire» dans cette affaire. Il estime qu’il s’agit d’un groupe d’individus portant des uniformes de police et non de vrais policiers engagés dans l’opération. Il a promis que l’un des suspects avait été arrêté et que les recherches continuaient.
« Or, lorsque vous regardez les faits que nous sommes en train de déplorer, vous constaterez qu’il s’agit des individus qui agissent en petit groupe. Ils ne sont pas de l’opération Panthère noire. Ce sont des criminels qu’il faut dénoncer. L’opération Panthère noire est menée de façon ciblée, après récolte des renseignements, on planifie et on choisit un jour où on descend pour interpeller les malfrats », avait réagi Peter Kazadi au cours d’un point de presse.
Maître Shabani soutient qu’il s’agissait bien de policiers en uniforme et conteste la version du ministre de l’Intérieur niant l’implication des forces de l’ordre.
À l’en croire, la famille des victimes attend des autorités des clarifications sur les circonstances exactes de ce drame et qu’elles apportent leur soutien dans l’épreuve du deuil. Toutefois, dit-il, la famille a porté plainte contre X tout en rejetant cette version livrée par le ministre de l’intérieur.
À l’heure actuelle, un seul suspect a été arrêté. La famille déplore la lenteur de l’enquête et demande que tous les responsables soient traduits en justice.