Guy Kabombo Muadiamvita a été promu au poste de vice-Premier ministre et ministre de la Défense nationale et Anciens combattants à travers une ordonnance présidentielle lue à la chaîne nationale par la porte-parole du chef de l’Etat, Tina Salama. Il arrive à ce poste dans un contexte sécuritaire très délicat, marqué par la recrudescence des activités rebelles dans l’est du pays.
Les combats entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 se sont accentués ces dernières semaines dans plusieurs localités du Nord-Kivu. Entre-temps dans la province voisine de l’Ituri, les ADF continuent également leurs exactions parmi les populations civiles.
Ces agissements ne rassurent pas les populations locales. Le président Félix Tshisekedi a lui-même déclaré lors d’un échange avec les forces vives de Beni que tant qu’il n’aurait pas réglé ce problème de sécurité, il n’aurait pas réussi son mandat. « Tant que je n’aurai pas régler ce problème de sécurité, pour moi, je n’aurai pas réussi mon mandat de président de la République. », avait déclaré le président Tshisekedi en 2021.
C’est donc dans ce contexte que le nouveau ministre de la Défense nationale et Anciens combattants, Guy Kabombo Muadiamvita, est attendu pour relever ce défi sécuritaire majeur. Fort de ses 35 années d’expérience au sein de l’UDPS, l’un des partis politiques les plus anciens de la RDC, il est une figure importante du parti. Diplômé en droit public, en sciences de la santé et ayant également fait des études médicales, Muadiamvita a assumé diverses fonctions au sein de l’UDPS, notamment comme chargé de mobilisation au sein de la jeunesse et président de la section du parti en France. En 2019, il a été nommé directeur général du Journal officiel de la RDC.
S’attaquer aux anti-valeurs au sein de l’armée
Avec ce bagage solide, le nouveau ministre de la Défense est appelé à mettre en œuvre la nouvelle politique de défense présentée en décembre 2022, qui s’articule notamment autour du développement d’un dispositif efficace de dissuasion et de la mise en place d’une industrie de défense nationale.
Il devra également s’attaquer à la « culture d’anti-valeur et d’immoralité » qui mine les forces armées, assurer l’intégrité territoriale du pays, restaurer l’autorité de l’État et effacer l’humiliation subie, comme il l’a lui-même déclaré.
De nombreux experts estiment que, la réussite du mandat présidentiel de Félix Tshisekedi dépendra en grande partie de la résolution des problèmes de sécurité dans l’est du pays. Il est donc nécessaire pour Guy Kabombo Muadiamvita de disposer des ressources et du soutien nécessaires pour mener à bien sa mission.