Vingt-quatre ans après la guerre de six jours, opposant l’armée rwandaise contre le contingent ougandais sur le sol congolais, la douleur est encore profonde pour plus d’un congolais. Du 5 au 10 juin 2000, l’affrontement de ces deux armées étrangères à Kisangani, l’une des villes de la RDC avait fait de nombreuses victimes civiles et d’immenses dégâts matériels.
En mémoire de ces affres inoubliables, le prix Nobel congolais, Denis Mukwenge, a réclamé que les réparations ordonnées par la cour internationale de justice (CIJ) en 2022 à l’Ouganda, soient transparente et inclusive pour que les montants décaissés parviennent sans plus tarder aux victimes et aux communautés affectées.
« […] En ce qui concerne les réparations ordonnées par la CIJ à l’Ouganda, nous réclamons un processus transparent et inclusif pour que les montants décaissés parviennent sans plus tarder aux victimes et aux communautés affectées», a-t-il écrit sur son compte X.
Celui qu’on surnomme le réparateur des femmes » victimes des violences sexuelles a réitéré également sa compassion aux survivants et aux familles éprouvées qui se sentent, poursuit-il, abandonnés.
Profitant de cette occasion, Denis Mukwenge a aussi rappelé la responsabilité de l’État pour la sécurisation de la population et la mise en place d’une justice transitionnelle centrée sur les victimes. D’après lui, cette approche fera cesser l’impunité et que la paix soit enfin restaurée dans toute la région.
Le 5 juin 2000, alors que la population vaquait tranquillement à ses activités journalières, qui à l’école ou à la faculté, qui au marché, qui dans les bureaux, les coups de canon et des bombes ont brutalement troublé la quiétude populaire, semant la panique dans toute la ville aux environs de 9h45.
Les deux armées n’en étaient pas à leur premier forfait à Kisangani. Elles s’étaient battues l’une contre l’autre à deux reprises dans cette capitale provinciale : la guerre de 3 jours du 12 au 14 août 1999 et celle d’un jour, le 5 mai 2000. Elles se disputaient le contrôle de cette ville importante sur le plan tant stratégique et politique qu’économique et symbolique.
Des mouvements citoyens et les organisations de la société civile dont celle des femmes leaders de la Tshopo ont paradé la rue ce lundi 10 juin 2024, banderoles rouges enroulées sur la tête et portant des messages au monde entier. Point de chute, le cimetière de la guerre de six jours
Dans un mémorandum qui a été lu devant le public, à cette même circonstance, les mouvements citoyens et les organisations de la société civile ont réitéré leur demande de la mise en place d’un tribunal pénal international afin de juger tous les crimes commis et identifier dans un document appelé le Rapport de Mapping.
En février 2022, la cour internationale de justice (CIJ) a condamné l’Ouganda pour les dommages causés aux personnes, aux biens et aux ressources naturelles lors de l’intervention militaire de l’Ouganda en RDC entre 1998 et 2003, notamment pour les crimes commis à Kisangani.