Le Programme d’action du gouvernement tel que présenté, ce mardi 11 juin, à l’Assemblée nationale se chiffre, pour les cinq prochaines années, à 277,1 mille milliards de francs congolais, soit 92,9 milliards de dollars américains et devra être totalement financé par des ressources étatiques et non étatiques, du pouvoir central et des provinces ainsi que des ETD.
D’après la Première ministre, la répartition du coût du programme d’actions du gouvernement 2024-2028 (PAG) suivant ses différents piliers se présente comme suit :
- 30 % pour le pilier 1 (créer plus d’emplois et protéger le pouvoir d’achat des ménages) avec un coût total cumulé de 83,1 mille milliards de francs congolais sur les 5 ans du Programme, soit une moyenne de 16,6 mille milliards de francs congolais par an ;
- 25 % pour le pilier 3 (Aménager le territoire national en vue d’une connectivité maximale). Ce qui représente un coût total cumulé de 69,3 mille milliards de francs congolais sur les 5 ans du programme, soit une moyenne de 13,8 mille milliards de francs congolais par an ;
- 20 % pour le pilier 2 (Protéger le territoire national et sécuriser la population et ses biens). Cette proportion correspond à 55,4 mille milliards de francs congolais alignés sur les 5 ans du programme, soit une moyenne de 11,0 mille milliards de francs congolais par an ;
- 15 % pour le pilier 4 (Garantir l’accès aux services sociaux de base). Cette proportion indique un coût total cumulé de 41,6 mille milliards de francs congolais pour les 5 ans du programme, soit une moyenne de 8,3 mille milliards par an ;
- 5 % pour le pilier 5 (Renforcer l’efficacité des services publics). Ce pourcentage indique que le coût total cumulé des actions prévues est de 13,9 mille milliards sur les 5 ans du programme, soit une enveloppe de 2,7 mille milliards par an ;
- 5 % pour le pilier 6 (Gérer durablement et de manière responsable l’écosystème de la RDC face aux changements climatiques). Cette proportion correspond à la quantité estimée de 13,9 mille milliards de francs congolais sur les 5 ans du programme, soit environ 2,7 mille milliards de francs congolais par an.
Malgré les déficits budgétaires, souligne-t-elle, l’endettement sera contrôlé et aucun recours aux avances de la Banque Centrale du Congo ne sera pris en compte.
«Dans ces conditions, l’accroissement des ressources internes du budget de l’Etat et les économies liées à la rationalisation des dépenses seront au centre de la stratégie de financement du Programme d’Actions du Gouvernement. Les partenariats publics-privés et/ou les échanges des ressources naturelles du pays continueraient à financer les grands projets industriels et infrastructurels», a-t-elle déclaré.
D’après elle, les ressources dont le Gouvernement a besoin pour financer son programme d’action ne peuvent être générées que par l’économie congolaise avec l’appui de certains partenaires de l’Etat.
«Les perspectives macroéconomiques de la RDC dans les cinq prochaines années restent globalement bonnes avec une croissance économique tirée toujours par le secteur minier, un niveau général des prix maitrisables, un niveau de réserves internationales adéquates. Ainsi, les recettes de l’Etat pour la période du Programme d’Actions du Gouvernement passeront de 16 % du PIB en 2024 à 18 % du PIB en 2028», a fait remarquer Judith Suminwa.
Pour la cheffe du gouvernement congolais, la mobilisation des recettes par les régies financières, en effet, sera complétée par des appuis publics des partenaires financiers bilatéraux et multilatéraux, tels que la Banque Mondiale, le FMI et la BAD ainsi que par des partenariats publics privés tels que les versements de la SICOMINES dans le cadre du Contrat chinois renégocié, d’environ 324 millions USD par an.
«Les dépenses publiques, quant à elles, passeront de 21,5 % du PIB en 2024 à 22,5 % du PIB en 2028. La composition des dépenses publiques devra favoriser les dépenses en capital par la réduction des dépenses courantes. Ceci ne pourrait se faire que grâce aux efforts du Gouvernement de rationaliser la gestion des dépenses publiques, notamment par le respect des procédures de la chaîne de la dépense, la limitation du recours aux procédures d’urgence, l’amélioration de la transparence et l’efficacité dans la passation des marchés publics grâce à l’informatisation des procédures de passation des marchés publics à travers le SIGMAP», a-t-elle fait savoir.