Dans le Nord-Est de la ville de Bunia, précisément en territoire de Djugu, une autre milice a vu le jour dans le secteur des Banyali-Kilo il y a environ trois mois. Les responsables de cette milice ont même signé en avril dernier un acte de paix avec le gouvernement congolais.
Cette milice, dénommée « Djamukulabatu », vient rallonger la liste des groupes armés locaux opérant dans ce territoire, parmi lesquels la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO), le Zaïre et le MAPI. D’après des sources concordantes, cette nouvelle milice active dans le secteur des Banyali-Kilo serait née dans le but de faire face à la CODECO.
Depuis 2017, des massacres à grande échelle se sont enregistrés dans le territoire de Djugu, et ces actions ont été attribuées à la milice de la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO), proche, selon le gouvernement congolais, de la communauté Lendu, qui s’attaquait principalement à sa communauté voisine « Hema » avant d’intensifier ses exactions sur d’autres communautés.
En 2019, la CODECO a occupé plusieurs localités du secteur des Banyali-Kilo. Selon la communauté Nyali-Kilo, ces miliciens occupent aujourd’hui treize des quinze groupements que compte cette entité. Depuis leur présence, les combattants ont déjà tué 4 000 civils, ce qui a incité 90% de cette population à se déplacer vers la ville de Bunia et la commune rurale de Mungwalu.
« L’opinion retiendra que depuis 2019, le secteur des Banyali-Kilo a enregistré jusqu’à ce jour plus de 168 attaques, près de 4 000 personnes tuées et enterrées dans plus de 20 fosses communes, plus de 160 villages incendiés sur les 227 que compte ce secteur, 10 centres de santé incendiés, et plus de 28 écoles primaires vandalisées », a déclaré la communauté Nyali-Kilo dans une déclaration le lundi 10 juin à Bunia.
Protégé par la communauté Nyali-Kilo ?
Depuis la création de cette nouvelle milice, des rumeurs circulent, laissant croire à l’opinion qu’elle appartient à la communauté Nyali-Kilo, d’autant plus que celle-ci a émergé dans leur entité. Cette hypothèse est rejetée par cette communauté. Cependant, dans une déclaration faite au début de cette semaine, le Dr Vitale Tungulo, président de cette communauté, a nié tout soutien à cette milice.
Actuellement, la province de l’Ituri, sous état de siège depuis 3 ans, compte plus de 5 milices reconnues ayant signé un engagement de paix avec le gouvernement. Malgré cette avancée significative, l’insécurité persiste encore.