L’ancien ministre sous le gouvernement Sama Lukonde devenu député national Nicolas Kazadi et François Rubota viennent d’être mis à la disposition de la Justice congolaise. C’est l’Assemblée nationale qui a pris cette décision, après avoir approuvé les conclusions des travaux de la commission spéciale et temporaire mise en place pour statuer, après examen, sur une demande du procureur Général près la Cour de cassation afin d’obtenir cette autorisation de poursuite contre ces deux anciens membres du gouvernement.
Les deux personnalités sont impliquées dans une affaire de surfacturation dans le projet de construction de 1340 forages sur 1000 localités de la République démocratique du Congo, en raison de 294.605,8 USD l’unité. Une partie importante de fonds du trésor public, 71 millions USD, a été décaissée en vue de la construction de 241 forages.
Au delà même des bruits sur la surfacturation, après enquête préliminaire, le parquet près la Cour de cassation a attesté qu’il y a eu, au moment de constatation des faits, 32 stations d’eau seulement construites et inaugurées, et non 302 stations d’eau comme l’avait affirmé Mike Kasenga, représentant du consortium Stever Construct Cameroun SARL et Sotrad Water qui a gagné ce marché. Celui-ci avait reconnu, du reste, avoir déjà perçu cette somme de 71.000.000 USD du Gouvernement congolais.
De ce fait, le PG Firmin Mvonde avait demandé qu’il « plaise au Bureau de l’Assemblée Nationale d’autoriser l’instruction à charge des inculpés susidentifiés pour détournement des deniers publics et de leur permettre de présenter leurs moyens de défense », écrivait-il dans son réquisitoire adressé au bureau de la Chambre basse du parlement.
Aux yeux du parquet, les éléments présentés ci-haut « sont constitutifs de l’infraction de détournement des deniers publics prévue et punie par l’article 145 du code pénal congolais livre II », lit-on dans le réquisitoire.
Après cette décision de l’assemblée nationale, Nicolas Kazadi qui a toujours clamé haut et fort son innocence et son co-accusé François Rubota vont devoir affronter la justice pour mettre un point final à ce dossier qui a alimenté les médias et réseaux.