Depuis plusieurs décennies, l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) demeure déchiré par les violences perpétrées par les groupes armés dans cette partie. Dans la province, le foyer de tension s’est exacerbé depuis deux ans environ, où le Rwanda opère à travers son armée et ses patins du M23. D’après nos sources, 87 agglomérations sont contrôlées par les rebelles du M23-RDF dans les territoires de Rutshuru, Masisi, Nyiragongo et Lubero. Ces entités touchent à la fois le petit-Nord et le grand-nord, de la province du Nord-Kivu.
Jusqu’où iront ces rebelles dans la région ? La question mérite d’être posée d’autant plus que ces agglomérations qu’ils occupent sont stratégiques pour cette province riche en minerais. Cette occupation rwandaise renforce la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire devenue très précaire.
ADF, béquilles de l’extension activiste du M23
Le Nord-Kivu est nord et au Sud attaqué par des rébellions étrangères liées à l’idéologie terroriste. Alors que les ADF (Alliance democratic forces) étaient repérables dans la région de Beni pour leurs activités belliqueuses couplées aux massacres des civils, des pillages des biens de la population, enlèvements, à la percée des rebelles du M23-RDF, la rébellion ougandaise avait précédée les Rwandais dans le territoire de Lubero. L’objectif, selon plusieurs observateurs, était simple : « préparer le lit aux M23-RDF ». Une thèse qui s’apparente vrai aux allures de la logique actuelle de la guerre.
Mercredi 3 juillet 2024, les ADF sont accusés d’avoir attaqué le village de Masinzi situé dans le territoire de Lubero. Ces assaillants avaient au cours de cette attaque incendié plusieurs maisons de la population. Cette attaque a été perpétrée en l’absence des habitants qui avaient déjà abandonné la zone deux semaines à la suite des attaques de ces assaillants dans les agglomérations voisines. Cette information est confirmée par le colonel Alain Kiwewa, administrateur du territoire de Lubero. Le bilan humain n’a pas été donné, ni par les sources de la société civile, moins encore par l’autorité territoriale.
D’aucuns estiment que ces actions meurtrières révèlent la liaison entre les rebelles du M23-RDF et les terroristes ADF. « lorsque nos forces de défense attaquent, frappent les M23 au niveau de Rutshuru, les ADF aussi égorgent la population de Beni pour que l’armée puisse dégarnir les lignes de front de Rutshuru pour aller intervenir dans le territoire de Beni. Quand vous voyez comment ils quittent Beni, ils viennent d’entrer dans le territoire de Lubero. Donc, quand ils entrent dans le territoire de Lubero, c’est pour chercher à aller faire jonction avec les M23 qui se trouvent du côté de Kibirizi », avait alerté, le député national Mbindule Mitono Crispin après des attaques multipliées par ces terroristes à Lubero.
Ces rebelles perturbent la quiétude de la population non seulement dans le Lubero, entendent leur liaison à Beni, pour déconcentrer l’armée.
« Lorsqu’ils attaquent à Lubero et Beni alors que toutes les énergies sont concentrées contre les rebelles du M23-RDF, ils veulent créer un dilemme dans le chef de la population. Lorsque les attaques à Beni pourraient être contraints aux interventions, la population s’en prendra à l’armée comme nous l’avons vécu dans le passé », a déclaré un observateur qui a requit l’anonymat.
La situation sécuritaire se détériore de plus en plus au Nord-Kivu où deux groupes rebelles en boulimie de faire verser le sang, prennent en otage la province.