Le Vice-Premier Ministre, Ministre de la Fonction Publique, Modernisation de l’Administration et Innovation du Service Public, Jean-Pierre Lihau, a présenté deux Notes d’information relevant de son secteur, la première a porté sur la mise en œuvre d’une politique de stabilisation du pouvoir d’achat des agents publics de l’État, la deuxième a concerné la pérennisation du processus de mise à la retraite dans l’administration publique et la finalisation de la vague 3 en cours.
C’était lors de la quatrième réunion des ministres présidée par la première ministre Judith Suminwa, sur instruction du président de la République Félix Tshisekedi, le vendredi 05 juillet à la cité de l’Union Africaine.
Dans sa première note axée sur les efforts engagés par le Gouvernement, le ministre a rappelé les termes du Protocole d’Accord signé le 02 novembre 2021 entre le Gouvernement et les Représentants des organisations syndicales des Agents de carrière des services publics de l’État. Les engagements convenus notamment à propos de la grille barémique et de la tension salariale avaient été coulés en acte réglementaire par décret du Premier Ministre.
Malheureusement, dit-il, la dépréciation du Franc Congolais, la variation du taux de change ainsi que l’inflation des prix des biens et services sur le marché observés ces deux dernières années ont notamment induit à une perte considérable du pouvoir d’achat des fonctionnaires. Pour lui, cette situation suscite de vives tensions sociales au sein de l’Administration Publique, et risque de briser considérablement la paix sociale.
Ce faisant, il a préconisé la mise sur pied d’une Commission ad hoc devant étudier cette problématique spécifique de haute portée sociale et soumettre, dans les meilleurs délais, des pistes et options y afférentes, pour décision du Conseil.
En attendant la concrétisation de la volonté du Président de la République telle que exprimée lors de la troisième réunion du Conseil des Ministres relative à la mise en place d’une nouvelle politique salariale devant réduire, de manière structurelle, les inégalités, les disparités et rétablir ainsi la justice sociale, le Ministère de la Fonction Publique a entrepris, sous la supervision de la Première Ministre, la mise en place d’une Commission multipartite de pilotage technique.
Cette Commission interministérielle va réunir les experts de la Fonction Publique, du Budget et des Finances avec le concours de ceux de la Présidence et de la Primature dans le but notamment, d’examiner la situation, d’évaluer l’impact du réajustement du salaire de base au taux budgétaire 2024 et de proposer les modalités pratiques de mise en œuvre, lesquelles seront discutées avec les différents bancs syndicaux.
En vue de capitaliser les acquis de l’expérience de l’année 2022, dans sa seconde note, Jean-Pierre Lihau a exprimé à la première ministre l’importance de poursuivre le processus de mise à la retraite, en mettant en application la Loi de Finances de l’exercice 2024 qui a prévu des crédits de l’ordre de 266,5 milliards de CDF, destinés à ce processus, logés au chapitre 61250 intitulé « Mise à la Retraite ».
Pour les prochains exercices budgétaires, sans préjudice d’un financement extérieur à mobiliser, il a partagé son souhait d’intégrer, dans l’état liquidatif, parmi les dépenses contraignantes, une enveloppe minimum mensuelle de 25 milliards de CDF, dédiée au processus de mise à la retraite ce, afin de permettre une programmation mensuelle d’un départ d’au moins 1.000 agents, soit 3.000 par trimestre, 6.000 par semestre, et 12.000 par an.
A l’en croire, cette option a pour avantage d’assouplir la pression sur la trésorerie des finances publiques, et de garantir la régularité du processus de retraite sur le long terme. Car, la retraite est un droit fondamental (et non une faveur) reconnu à tout Agent de carrière des services publics de l’Etat.
Dans cette même optique, le ministre de la fonction publique, a fait savoir le défaut de la fluidification de la retraite conduit ces derniers temps, à l’enregistrement à la Fonction Publique, non seulement de plusieurs demandes volontaires de départs, mais aussi de plusieurs plaintes des ayants-droits d’Agents ayant atteint les critères d’éligibilité, décédés avant leur départ officiel.