Les casques bleus de la MONUSCO ont formé, pendant près d’un mois dans le camp d’entraînement de Rwampara, à plus ou moins 10 km de Bunia, 400 militaires des forces armées congolaises (FARDC) aux différentes techniques de combats dans les zones d’accès difficile.
Cette formation a visé de renforcer les capacités opérationnelles et les compétences des FARDC afin de leur permettre de mener des combats dans des zones difficiles d’accès. D’après les formateurs de la MONUSCO, la formation a porté notamment sur les tactiques de combat, l’embuscade, le raid, les missions spéciales, le montage et démontage des armes ainsi que les droits de l’homme, le contrôle des troupes et la gestion des situations critiques. C’est en prévision du déploiement de ces militaires qui viennent de la base des FARDC de Kamina où ils ont suivi une formation de base dans le territoire de Djugu en Ituri, où les groupes armés dont la Codeco, commettent des atrocités contre les populations civiles.
La cérémonie de clôture de cette formation a eu lieu le lundi 8 juillet 2024 à Rwampara, devant les commandants des différents contingents de la MONUSCO basés en Ituri et les autorités militaires des FARDC. Les militaires formés ont juré de « ne jamais trahir le Congo ».
Le colonel Faustin Bozibo Balibolama, commandant en charge de la formation au sein de la 32e région militaire des FARDC, a déclaré que cette formation visait à rendre ses hommes professionnels et capables d’affronter tous les défis sur le terrain dans leur rôle de sécurisation de la population et de l’intégrité territoriale. Il a ajouté que ces militaires vont désormais rejoindre leurs compagnons d’armes déployés récemment dans le territoire de Djugu, pour combattre les groupes armés toujours actifs, cela, en violation flagrante des différents actes d’engagement signés pour la cessation définitive des hostilités dans ce territoire de la province de l’Ituri en proie à l’insécurité des groupes armés depuis 2017.
« A la base de Kamina, les militaires ont reçu une formation de base. Arrivés ici à Bunia, nous avions décidé comme mise en conditions que nous puissions rehausser leur niveau, raison pour laquelle nous avions demandé aux instructeurs de la MONUSCO qu’ils nous aident à rehausser leurs capacités, parce qu’il y a une différence entre ici et Kamina sur le plan géographique, il fallait les emmener à s’adapter au climat et au relief », a-t-il dit, avant d’ajouter :
« Cette formation est très importante, parce-qu’ici en Ituri, nous avons des problèmes très complexes par rapport à d’autres provinces. Ici, nous avons des adversaires appelés Codeco, Zaïre autodéfense, Mapi, FPIC et autres avec les ADF qui sont les ennemis étrangers. Pour tout cela, il fallait apprendre aux militaires comment ils peuvent réagir face aux différentes attaques. Ici ils ont reçu une formation spéciale entre autres formations sur les droits de l’homme, règles de comportement, d’engagement pour qu’ils soient des professionnels, pour qu’ils s’adaptent aux nouvelles situations. Je leur ai dit une chose : s’il vous arrive d’oublier quelque chose, il faut demander à un collègue de vous appeler ce que le formateur avait dit au centre. J’ai foi, s’ils entrent sur le terrain, ils vont bien prester », a déclaré le directeur de formation à la 32e région militaire, dans les propos recueillis par la Presse onusienne.
La Province de l’Ituri continue à être le théâtre des atrocités meurtrières. Les groupes armés réfractaires font encore la loi dans une bonne partie de cette province en plein état de siège. L’armée a lancé le 30 juin dernier des offensives d’envergure sur plusieurs positions des miliciens dans le territoire de Djugu. Dans leur fuite, la milice Codeco tue des civils en représailles.