Cette semaine, l’actualité a été marquée par la tenue du conseil de sécurité de l’ONU dans un contexte particulier d’agression rwandaise dans l’est de la République démocratique du Congo. Du haut du perchoir, des États membres dont les USA ont durci le ton contre le régime de Kigali, décidément engagé au côté de la rébellion du mouvement du 23 mars —M23.
Le rapport issu de cette haute rencontre des nations a été présenté vendredi dernier au conseil traditionnel du gouvernement congolais. Selon le Ministre d’État, Ministre des Affaires Etrangères, Coopération Internationale et Francophonie, Thérèse Kayikwambo Wagner, qui a présenté ce rapport,
« le Représentant de la République Démocratique du Congo a souligné que le déploiement des soldats rwandais sur le territoire Congolais ainsi que l’alliance du Rwanda avec le groupe terroriste du M23 pour déstabiliser notre pays constitue de graves violations de la Charte des Nations Unies», révèle le Compte-rendu.
À en croire Kinshasa, cette séance du Conseil de Sécurité est intervenue dans un contexte marqué par une escalade du conflit dans l’Est du pays due à l’expansionnisme militaire du Rwanda, la conclusion de la première phase de désengagement de la MONUSCO au Sud-Kivu, la publication du rapport du Groupe d’experts des Nations Unies et la trêve humanitaire proposée par les Etats-Unis (du 5 au 19 juillet 2024).
Selon Kayikwambo, cité par le compte-rendu, la plupart des membres du Conseil de Sécurité ont exprimé leurs profondes préoccupations au sujet de la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est du pays. Dans cette optique, le Représentant permanent de la France a condamné la violation de la souveraineté et de l’intégrité de la RDC et appelé le Rwanda à retirer ses troupes.
Bien plus, la Représentante Permanente des Etats-Unis a dénoncé les menaces et avancées du M23 et a jugé irresponsable le soutien que le Rwanda leur apporte. Elle a également rappelé que les interventions du Rwanda sont de plus en plus directes et décisives. Pour les Etats-Unis, la présence de plus de 4.000 militaires rwandais sur le sol congolais va au-delà du soutien au M23. Kinshasa a finalement conclu qu’il s’agit bien évidemment « d’intervention militaire » du Rwanda en territoire Congolais.
Au front dans le Grand Nord, à Lubero, tout comme dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, la trêve humanitaire a été foulée au pied par les rebelles du M23. Des affrontements ont été signalés cette fin de semaine sur plusieurs lignes de front. Jeudi, l’armée congolaise a, dans un communiqué, accusé Kigali d’entretenir des manœuvres belliqueuses pour maintenir la population de l’est dans les conditions humanitaires sombres. Au conseil, le gouvernement congolais a rassuré que les forces armées (FARDC) sont déterminées à défendre le pays face à cette agression.