Monseigneur Fulgence Muteba, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo ( CENCO) s’est exprimé, ce samedi 20 juillet lors d’une ordination sacerdotale, au sujet de l’implication et l’engagement politique de l’église catholique en République démocratique du Congo.
Dans son homélie, l’Archevêque de Lubumbashi est revenu sur l’une des principales critiques formulées par ceux qui ne comprennent pas le sens à donner aux différentes initiatives que prennent les prêtres et les laïcs catholiques tant l’organisation des manifestations que dans les bons offices parfois proposés aux acteurs politiques.
« Devant surtout les problèmes sociaux, l’église doit être au milieu du village est une hérésie théologique et courante. Vous voulez parler de l’église de Christ ? Elle n’a jamais été au milieu du village, je suis désolé. L’église a toujours été du côté des faibles, du côté des gens qui sont écrasés. Le Christ a toujours pris part pour la justice, son église qui est son corps ne peut jamais être d’une neutralité hypocrite», a déclaré l’Archevêque de Lubumbashi.
À l’en croire, l’Église catholique en RDC fonde son action dans ce qu’on appelle la théologie de la libération. Selon lui, cette expression théologique est venue de France qu’on a inculquée aux chrétiens au nom d’une certaine hypocrisie pour faire plaisir aux acteurs politiques.
«On vous qualifie d’extrémistes […] il ne faut pas vous amener devant les gens avec les platitudes liturgiques soit avec les anecdotes, rencontrer votre anecdote ailleurs. Quand il s’agit de doigter des choses qui ne marchent pas, il faut le faire parce que nous sommes artisans de justice. En toute chose, que ce soit dans le traitement des ouvriers, devant les graves problèmes sociaux, s’il y a une violation massive des droits humains. Vous vous taisez et bien vous vous identifiez à des pharisiens et ce n’est pas l’église de Christ», a-t-il poursuivi.
Aujourd’hui, la RDC est une place forte du catholicisme en Afrique avec environ 40% de la population qui serait catholiques. L’Église est d’ailleurs quasi omniprésente dans la vie publique. De l’indépendance du pays en passant par la Conférence nationale souveraine aux récentes luttes pour les élections crédibles, les évêques sont toujours impliqués d’une manière ou d’une autre dans la vie publique. L’église est également très présente dans l’appareillage scolaire à travers des écoles dites conventionnées.