La coordination humanitaire de l’ONU (OCHA) a publié, ce mardi 23 juillet, un rapport sur la situation humanitaire dans la province du Nord-Kivu qui couvre la période du 1er au 30 juin 2024. À ce sujet, OCHA-RDC note une nouvelle escalade de violences dans le territoire de Lubero entraine un déplacement massif de population. Aussi, deux travailleurs humanitaires tués lors d’une attaque contre un convoi humanitaire à Butembo.
D’après le rapport de OCHA-RDC, le contexte sécuritaire s’est continuellement détérioré tout au long du mois de juin, entraînant de nouveaux déplacements de populations et des incidents ciblant les humanitaires.
À cet effet, OCHA-RDC a recensé 2,6 millions personnes en insécurité alimentaire aigue juillet 2023-juin 2024.
Aussi, cette coordination des Nations-Unies a indiqué que les affrontements se sont poursuivis entre les forces armées congolaises et un groupe armé non-étatique dans plusieurs localités du territoire de Masisi, notamment sur les axes Bihambwe-Kisuma et Rubaya-Kibabi, occasionnant de nouveaux déplacements de populations.
«Selon un rapport de la Commission Mouvement de Population (CMP) du Nord-Kivu, au 31 mai, le territoire de Masisi compte plus de 422 000 personnes déplacées contre 400 000 en avril. Ce sont au moins 22 000 nouveaux déplacés qui se sont dirigés vers la zone de santé de Masisi. Cette augmentation du nombre de déplacés en l’intervalle d’un mois a entraîné une surcharge des structures de santé, avec un taux d’occupation des lits dépassant 200% à l’Hôpital général de référence de Masisi», a rapporté OCHA-RDC dans son rapport publié ce mardi 23 juillet parvenu à POLITICO.CD.
Cette organisation onusienne en collaboration avec la Commission Mouvement de Population (CMP) du Nord-Kivu soulignent que le mois de juin a enregistré un nouveau pic de violence dans plusieurs compartiments de la province du Nord-Kivu. Les combats ont fait rage entre l’armée loyaliste, les Wazalendo et les rebelles du M23, servant des béquilles du régime de Paul Kagame.
Selon ce rapport mensuel, cette augmentation de violence a détérioré « considérablement » la situation humanitaire dans le territoire de Lubero depuis le 27 juin, avec une vague de déplacements observée dans plusieurs localités.
Le 28 juin, poursuit ce rapport, la cité de Kanyabayonga est passée sous le contrôle du groupe rebelle du M23 après plusieurs semaines de combats. Cette prise de position complique davantage la situation des milliers de déplacés accueillis dans les communes de Kayna et Kirumba. Ces derniers se voient contraints de fuir à nouveau, aggravant leur vulnérabilité.
Pendant ce temps sur le terrain, les États-Unis d’Amérique ont prolongé de quinze jours supplémentaires la trêve humanitaire dans l’Est congolais. Cette mesure a pour objectif de faire cesser les bruits de bottes, permettre le retour volontaire des personnes déplacées et fournir au personnel humanitaire un accès sans entrave aux populations vulnérables dans l’Est du pays.