Dans une démarche visant à réduire la surpopulation carcérale critique du centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (Prison de Makala), 527 détenus ont, ce samedi 10 août , bénéficié du programme de libération conditionnelle. Cette décision inaugure une série de mesures prévues pour alléger la pression sur cet établissement pénitentiaire.
Cette initiative est le fruit du travail d’une commission spéciale mise en place dont la mission est l’analyse approfondie des dossiers des prisonniers. Le but étant de libérer ceux jugés éligibles à une remise en liberté, notamment les détenus sans charges ou maintenus en détention de manière irrégulière.
«Nous venons de libérer 527 détenus, des condamnés qui sont rentrés dans les conditions de libération conditionnelle conformément à la loi», a affirmé Constant Mutamba, le ministre d’État chargé de la Justice depuis la prison centrale de Makala à Kinshasa.
Dans la foulée, Constant Mutamba a procédé à la distribution d’un lot de 7000 matelas à ce complexe carcéral. Cette mesure s’inscrit dans une série d’actions entreprises par le gouvernement pour réformer le système pénitentiaire et améliorer les conditions de vie des détenus.
À l’en croire, cette initiative a une grande importance car elle rentre dans le respect de la dignité humaine et des droits des détenus. «Plus aucun prisonnier ne passerait nuit à même le sol. Les lits sont en pleine fabrication. Il y a aussi la réhabilitation en cours des pavillons et du centre de santé de la prison ainsi que la construction d’une nouvelle prison à Maluku », a-t-il dit, après la remise d’un premier lot de matelas.
Le contexte de ces interventions intervient suite à la dénonciation des conditions carcérales dans cette prison par le journaliste Stanys Bujakera, qui y a vécu plus de 6 mois. Selon lui, la prison centrale de Makala est une sorte d’antichambre de la mort. Elle contient aujourd’hui plus de 14 400 détenus, dont près de 9 000 en attente de jugement.
Ces révélations avaient provoqué un tollé au sein de l’opinion, et ont poussé le gouvernement à agir en faveur du désengorgement de la prison. L’opération a commencé au mois de mars dernier par la libération de soixante-sept (67) détenus lors d’une cérémonie à Makala, présidée par le procureur général, marquant le début d’un effort national pour adresser la crise carcérale du pays.