Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont remis mercredi 21 août à la Monusco six enfants, dont une fillette, libérés des groupes armés dans la région de Beni au Nord-Kivu. Ils ont été remis par l’auditeur militaire de à Garnison de la ville, après trois semaines de détention au cachot des services de renseignements des FARDC.
Ces derniers ont été à leur tour transférés par la Monaco à une organisation locale partenaire de l’UNICEF pour la prise en charge holistique avant leur réunification familiale. Ces enfants, dont l’âge varie entre 14 et 17 ans, avaient été libérés des groupes armés locaux par l’armée congolaise (FARDC). Certains étaient actifs dans la localité de Kasanga dans la périphérie de la ville de Beni depuis trois mois, d’autres à Mabalako, dans le territoire de Beni.
Ils affirment avoir rejoint ces groupes armés par « ignorance ». L’un d’eux a profité de cette occasion, pour lancer un appel à d’autres enfants encore dans des groupes armés.
« A ceux qui sont encore dans ces groupes armés, je demande qu’ils les quittent. Personnellement, je ne veux plus y retourner », a-t-il déclaré couvert d’anonymat, rapporté par Jean Tobi Okala, chef du département de l’information publique de la Monusco-Beni.
Cet enfant soldat recruté par ruse ajoute : « J’étais à Kasanga après avoir été recruté à Butembo. On nous disait que nous devions défendre la patrie pour en finir avec les massacres des ADF. Cela fait deux mois que je suis ici. Nous étions nombreux, mais certains retournaient chez eux. C’est sûr qu’il y a de la souffrance. Chaque soir, nous faisions des patrouilles. J’étais un kadogo [ndlr : enfant soldat], et on m’apprenait comment fabriquer des fétiches. J’ai déjà été recruté plusieurs fois. La dernière fois, j’avais décidé d’abandonner et de rentrer chez moi. Mais ils sont encore venus me récupérer, disant que nous allions combattre les ADF ».
Outre des meurtres, les enfants sont victimes d’enlèvements, d’abus sexuels, mais aussi de recrutement et d’utilisation par des groupes armés dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), particulièrement dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Isaac Bin-Ngeve