Le Conseil supérieur de la magistrature rejette les accusations du Vice-ministre de la Justice selon lesquelles les magistrats sont responsables de la tentative d’évasion, qui a eu lieu la nuit du 1er au 02 septembre 2024, qui a causé 129 morts, des cas de viols et plusieurs dégâts matériels; puisque les transferts de détenus par eux ont créé une surpopulation. C’est le bureau de cette institution du pouvoir judiciaire de la RDC qui a apporté ce dementi, après sa réunion de ce mercredi.
« Contrairement aux déclarations faites lors des sorties médiatiques du vice- ministre de la justice, les magistrats ne sont pas responsables de la tentative d’évasion qui a eu lieu à la prison de Makala », peut-on lire dans le communiqué signé par Dieudonné Kamuleta. Selon lui, l’augmentation de la population carcérale est fonction de l’évolution démographique dans la ville de Kinshasa, qui, au moment de la construction de ce centre pénitentiaire de 1500 personnes en 1957, ne comptait que 250 000 habitants. Aujourd’hui la ville en compte plus de 15 millions.
Pour le Conseil supérieur de la Magistrature, la solution à cette question de la surpopulation à la prison de Makala « tient à la fois à la construction de nouvelles prisons et maisons d’arrêt, et à l’application stricte de la loi sur la détention ainsi que celle sur le régime pénitentiaire».
Ce même lundi, le vice-ministre a interdit, dans une note circulaire, le transfèrement des détenus préventifs à la prison centrale de Makala et à la Prison militaire de Ndolo. À ce point, le pouvoir judiciaire estime que demander au magistrat de ne pas l’arrêter ni le transférer à la prison constitue une violation flagrante de la loi et «surtout une autre manière d’installer, au sein de la société congolaise, les règles de la vengeance privée et la loi du plus fort».
Cette institution que dirige Dieudonné Kamuleta estime également que les déclarations du Vice-ministre de la justice sont de nature à exposer les magistrats à la vindicte populaire. Elle l’invite à revenir au cadre de concertation entre le Conseil supérieur de la magistrature et le Ministère de la justice.
Cette évasion ratée à la prison centrale de Makala a ravivé les tensions qui existait déjà entre les magistrats et le ministre d’Etat Constant Mutamba. La pomme de discorde étaient entre autre le fait que le membre du gouvernement suminwa était accusé d’humilier les magistrats, mais aussi le fait de prendre les initiatives de manière cavalière sans consulter les acteurs du secteur de la Justice.
F.Joseph