Alors que le gouvernement congolais envisage des enquêtes pour élucider les causes de la tentative d’évasion survenue dans la nuit de dimanche à lundi dernier à la Prison Centrale de Makala, dans l’agora politique congolaise, un tollé ne cesse de s’observer allant jusqu’à toucher les Archevêques et Evêques membres de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO).
Dans une déclaration parvenue ce mercredi 04 septembre à POLITICO.CD, pour les évêques de l’église catholique, il est « saugrenu » que le pays assiste aux massacres de civils dont ils appellent « un carnage », au moment où la Nation est préoccupée par la guerre à l’Est et les affies du phénomène « Mobondo » à l’Ouest.
«Les nouvelles provenant de la Prison centrale de Makala, ce lundi 02 septembre 2024, faisant état de plus d’une centaine de morts dont un bon nombre par balles, de plusieurs blessés et des cas de viols parmi ses pensionnaires, obligent la CENCO à réitérer sa désapprobation de la banalisation de la vie humaine en RD Congo. Nous condamnons sans ambages ces ignobles atteintes à la dignité de la personne humaine », ont-ils déploré, avant d’égrener les événements «malheureux» qui se sont succédé ce dernier temps dans le pays.
Aussi, sans cacher sans langue de bois, ces Évêques membres de la CENCO, pointent du doigt des attaques et bavures des Forces de l’ordre et de sécurité d’une part, et de la négligence de services de l’Etat d’autre part. Car, à les en croire, «ces phénomènes sont malheureusement la pointe de l’iceberg qui cache un drame plus profond : la négligence coupable, la légèreté et la corruption dans le système judiciaire, le non-respect de la vie humaine, la mauvaise gouvernance».
Les évêques exhortent les instances judiciaires compétentes au respect des droits des justiciables et des procédures qui réglementent les arrestations. Car d’après, eux, ceci pourrait en plus participer au processus de désengorgement des prisons mené par le Gouvernement et éviter des incarcérations clandestines. Ils invitent ainsi le Gouvernement à honorer ses propres engagements, surtout pour ce qui est de la construction de nouvelles prisons.
Au nom du gouvernement congolais, le Chef de la territoriale, Jacquemain Shabani a publié dans la soirée du lundi 02 septembre, le bilan provisoire, faisant état de décès de 129 prisonniers, dont 24 par balles et une soixantaine de blessés.
Silas MUNGINDA