Après les vacances parlementaires, le député national Patrick Eshiba, élu de la Tshangu vient de s’engager à porter haut les préoccupations qui dérangent ses électeurs en particulier et la population congolaise en général afin que des solutions efficaces soient trouvées.
Pour ce faire, Eshiba s’est premièrement attaqué à la situation qu’il jugé «inacceptable, horrible et inadmissible» que traverse la majorité des jeunes de la Tshangu, au sujet des travailleurs temporaires appelés «Journaliers» qui œuvrent dans plusieurs sociétés à Kinshasa.
Cet élu de Kinshasa estime que plusieurs choses doivent changer dans la manière de faire des employeurs de cette catégorie des congolais. C’est ainsi qu’il a déposé, ce lundi 07 octobre à l’Assemblée nationale, de deux propositions des lois portants modification du code de travail mais aussi de la loi sur le régime de la sécurité sociale.
«Nous venons de déposer deux propositions de lois de nature à apporter une réponse législative à la problématique de l’amélioration des conditions de vie sociale des Congolais, nous voulons dire d’une catégorie particulière des Congolais : les engagés au jour le jour, communément appelés les travailleurs journaliers. Nous avons donc à ce sujet pensé à la modification du Code travail mais aussi de la loi sur le régime de la sécurité sociale. Vous vous demandez sans nul doute, pourquoi alors que nous sommes représentant de tous les congolais, nous avons prioritairement fait des propositions de lois sur les travailleurs journaliers ?», a déclaré le député Eshiba après avoir déposé son initiative parlementaire au secrétariat du président de l’Assemblée nationale.
Dans ses propos, l’élu de la Tshangu a justifié sa démarche sur le fait que les électeurs de la Tshangu qui vivent dans ces milieux ruraux sont dans leur majorité, des travailleurs journaliers.
«Vous savez, quoique nous sommes représentants des Congolais de tous les coins et recoins, de toutes les couches sociales, mais nous n’oublions pas le fait que nous sommes élus d’une circonscription électorale composée des milieux ruraux dans leurs majorités, et que nos électeurs qui vivent dans ces milieux ruraux sont dans leur majorité, des travailleurs journaliers. Profitant de nos vacances parlementaires, nous sommes allés vers ces travailleurs journaliers, qui nous ont exposé leurs problèmes, leurs difficultés vécus au quotidien, en tant que travailleur journalier.
Nous vous rassurons que c’est inadmissible, c’est inacceptable, c’est horrible qu’à ce jour, alors que nous luttons pour l’amélioration des conditions sociales de Congolais, que les travailleurs journaliers soient encore sous un statut juridique précaire, nous avons même envie de dire quiest inexistant», a-t-il déploré.
Patrick Eshiba decrie le fait que «dans des sociétés tels que BELTEXCO, GANDHOUR, SWISSTA, PALMCO, FEMCO, SOCIMEX… il y a des travailleurs journaliers qui gardent ce statut depuis 20 ans, 30 ans, d’autres d’ailleurs atteignent l’âge de la retraite alors que le code du travail limite à une durée de vingt-deux jours sur une période maximale de deux mois, l’admission sous statut de travailleurs journaliers. Sur le plan légal, après 22 jours de travail, les travailleurs journaliers sont supposés basculer automatiquement en Contrat à durée indéterminée. Encore sous ce point, l’Inspection du travail, organe chargé de suivre l’application de la législation en matière de travail, est limité dans ses moyens de contrôle».
Selon cet elu du peuple, «les travailleurs journaliers qui ne bénéficient d’aucune couverture sociale, même pas pour des accidents de travail auxquels ils sont exposés, sont payés environ 7000 et 8000 CDF, soit moins de 5 dollars par jour, ce qui ne permettrait même pas de nourrir avec dignité leurs familles».
Patrick Eshiba envisage, cependant, de rencontrer la Première Ministre, pour lui «présenter son plaidoyer sur la révisitation du Décret de 2018 sur le SMIG et les allocations familiales» dans le but «d’impacter la situation des travailleurs journaliers catégorisés comme travailleurs manœuvres ordinaires, qui reçoivent à ce jour 7075 FC qui avec l’inflation monétaire, représente aujourd’hui quasiment deux ou trois dollars, ce qui est très insignifiant pour des pères de famille que sont des travailleurs journaliers».
Rédaction