Lors d’une assemblée générale extraordinaire tenue mardi 19 novembre au Palais de justice de Kinshasa, les magistrats congolais ont vivement critiqué le rapport final des États généraux de la Justice. Ces derniers reprochent au rédacteur du rapport des manipulations et des falsifications flagrantes, qualifiant son travail de frauduleux et corrompu.
Edmond Isofa, président du Syndicat autonome des magistrats du Congo (SYNAMAC), a exprimé la colère de ses collègues, accusant l’équipe rédactionnelle de ne pas avoir respecté les résolutions validées en plénière.
« Nous n’allons pas nous laisser piétiner, même si nous sommes la grande muette. Nous avons des preuves audiovisuelles montrant comment nous avons voté en plénière pour valider les résolutions de chaque atelier. L’équipe rédactionnelle n’en a pas tenu compte. Quelle témérité ! », a-t-il déclaré, avant d’annoncer l’intention de porter plainte contre le rédacteur de ce document controversé.
Au cœur de la discorde figurent deux réformes majeures proposées dans le rapport : la restructuration du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et la suppression du visa supérieur. Les magistrats dénoncent une déviation de l’objectif initial des États généraux, qui était de diagnostiquer les maux de la justice congolaise et de proposer des solutions adaptées.
Edmond Isofa a précisé que les débats s’étaient notamment concentrés sur la nécessité de lever les obstacles juridiques et réglementaires entravant l’exercice des poursuites judiciaires.
« Nous avons recommandé de revoir les immunités, les privilèges et les autorisations de poursuites, des éléments qui nuisent à l’action du ministère public et donnent à la population l’impression d’une justice à deux vitesses, » a-t-il expliqué.
Face à ce qu’ils considèrent comme une trahison des résolutions adoptées, les syndicats des magistrats, notamment le SYNAMAC, le JUSI, le SYNCHREMAC et le SYMCO, ont reçu mandat de leur assemblée pour entreprendre des actions syndicales et judiciaires. Ils entendent saisir le Conseil supérieur de la magistrature, le ministre de la Justice, et le magistrat suprême pour exiger des poursuites contre les auteurs de ces falsifications.
Ézéchiel T. MAMPUYA