Les équipes de Médecins Sans Frontières ont présenté le programme de prévention de la transmission de la mère à l’enfant (PTME) comme un modèle de prévention efficace de lutte contre la contamination du VIH SIDA sur l’ensemble du territoire de la République démocratique du Congo. Les prouesses de ce programme développé depuis 2020 ont été présentées au cours d’une conférence de presse organisée ce mardi 03 décembre à Kinshasa.
D’après la responsable médicale du projet VIH à Kinshasa, Gisèle Mucinya, «les résultats obtenus grâce à ce modèle sont significatifs: 95% des femmes qui ont été enrôlées dans les guichets unique PTME ont accouché d’enfants n’ayant pas contracté le VIH. Les 5% restantes sont arrivées tardivement dans nos structures, et les bébés avaient déjà contracté le virus. En outre, la totalité des femmes suivies via ce modèle ont une charge virale indétectable grâce à une adhésion aux soins. C’est un modèle qui fait vraiment ses preuves».
Le rapport annuel du Programme national de lutte contre le Sida (PNLS) 2023 a montré qu’en RDC environ 452914 personnes vivent avec le VIH. A Kinshasa, les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) ont indiqué avoir mis en place cette offre de soins pour réduire l’échelle ascendante et éviter que ces chiffres de contaminations double ou triple dans les prochains jours. Les analyses de ces médecins ont révélé que la transmission la plus courante a été enregistrée par voie sexuelle dans le pays.
«Si le virus se transmet principalement par voie sexuelle, il peut également être transmis par la mère lors de la grossesse, de l’accouchement ou de l’allaitement si elle est séropositive. C’est pourquoi la prévention de la transmission de la mère à l’enfant (PTME) est une composante essentielle de la lutte contre le VIH. C’est pourquoi ce modèle est constitué d’une approche de sensibilisation des femmes VIH enceinte en consultation prénatale. Nous faisons le suivi de la grossesse gratuitement pendant et après l’accouchement jusqu’à 18 mois. À 6 semaines nous consultons l’enfant pour savoir s’il y a des antigènes de VIH. Ceci nous permet de commencer le traitement antiviral chez le bébé. Cette approche permet aux femmes séropositives de donner naissance aux enfants VIH négatif», a expliqué Gisèle Mucinya, responsable médicale du projet VIH à Kinshasa.
La transmission du VIH de la mère à l’enfant demeure la source la plus importante d’infection chez les enfants de moins de 15 ans en République démocratique du Congo alors que la quasi-totalité de ces transmissions sont évitables, selon MSF.
«Les activités de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (PTME) sont officiellement intégrées dans le système de santé congolais, les résultats en termes de protection des nouveau-nés restent très insuffisants. Seulement 38% des femmes enceintes qui ont eu accès aux consultations prénatales ont été testées pour le VIH. Parmi celles dépistées comme étant séropositives, seules 58% ont été mises sous traitement antirétroviral (ARV) tandis que près de 60% des bébés exposés à un risque de VIH n’ont pas bénéficié d’un test de dépistage précoce du VIH», peut-on lire sur le communiqué des médecins sans frontières.
Les médecins sans frontières ont promis d’intensifier leurs actions de lutte contre la transmission afin de contribuer à l’atteinte d’une génération sans Sida à L’horizon 2030. Le circuit «Guichet Unique PTME» s’avère un modèle de soins efficace pour réduire sensiblement voire éradiquer la transmission de l’infection de la mère à son enfant. Ces médecins ont plaidé pour l’intégration de ce programme dans le plan de financement et la stratégie nationale de lutte contre le VIH en République démocratique du Congo.
Persi M