En juin 2018, l’ONG Refugees International (RI) s’est rendue dans le nord-est de la RDC pour mener une mission sur le terrain à Bunia et dans le territoire de Djugu, dans la province de l’Ituri et à Beni, au Nord-Kivu. « Les situations dans ces endroits illustrent le cycle difficile dans lequel de nouvelles crises aiguës éclatent dans un paysage humanitaire déjà truffé de souffrances prolongées » rapportent les données de cette organisation reçues par POLITICO.CD.
« Cette dynamique, associée à un financement insuffisant et à une mauvaise coordination, oblige les organisations humanitaires à détourner des ressources vers de nouvelles crises – souvent devant fermer des bureaux et laisser des populations dans le besoin ».
Les obstacles rencontrés par les humanitaires au Nord-Kivu et en Ituri sont alarmants. Malheureusement, ils sont également représentatifs des défis à travers ce pays massif relève le rapport. « De nombreuses organisations ont été mal préparées pour faire face à la violence et au déplacement en flèche depuis la fin de 2016. Cela était évident lors de l’épidémie inattendue de crises aiguës dans les Kasaïs et en Ituri, où des financements limités, retardé la réponse ».
Au Nord-Kivu, où les conflits et les déplacements sont constants depuis des années, la fourniture de l’aide ralentit et est de plus en plus détournée à chaque nouvelle flambée. Au début du mois d’août 2018, des cas d’Ebola ont été détectés dans le Nord-Kivu puis en Ituri. Alors que les organisations se sont empressées de fournir l’appui nécessaire pour endiguer l’épidémie, les niveaux élevés de déplacement interne dans ces provinces et les pénuries importantes de fonds et de personnel continueront d’être un obstacle constate l’organisation humanitaire.
Alors que la riposte à Ebola est financée par des ressources séparées, le détournement de personnel pourrait avoir un impact sur les réponses aux autres défis humanitaires clés.
Refugees International apprécie l’importance de veiller à ce que des élections libres et régulières aient lieu en décembre comme prévu, un processus vital pour la stabilité à long terme du pays et de la région en général.
« Il est clair que les efforts de gouvernance et de consolidation de la paix doivent s’améliorer. Néanmoins, il est également essentiel que les donateurs, les agences des Nations Unies et les autres acteurs humanitaires déploient des efforts concertés pour atténuer immédiatement les souffrances des millions de Congolais avant que la situation ne se dégrade davantage » suggère Refugees International.
Les acteurs humanitaires doivent disposer de ressources pour évaluer les besoins, coordonner les efforts et réagir efficacement sans être obligés d’abandonner les personnes dans le besoin recommande l’organisme, prévenant qu’un financement insuffisant des interventions humanitaires menace de réduire à néant des décennies d’investissement et pousser la RDC plus profondément dans le chaos.