Plusieurs témoins signalent l’arrivée des crickets pèlerins dans le territoire d’Aru dans la province de l’Ituri au Nord-Est de la RDC. Cette invasion des crickets pèlerins a débuté à la corne d’Afrique où ils ont causé plusieurs dégâts au Kenya, en Éthiopie, en Érythrée, au Djibouti, en Somalie, au Soudan, en Tanzanie et en Ouganda.
Les premières apparitions des criquets pèlerins ont été observé sur le territoire d’Aru, en Ituri, au 19 février dernier. Interrogé par la RFI, Dieudonné Lossa, le président du syndicat des ingénieurs agronomes en Ituri soutien que la menace est bien réelle.
« Ce qui nous inquiète beaucoup, c’est d’abord les dégâts que ces insectes vont causer sur les cultures. La population va perdre les récoltes. Leurs champs seront ravagés. Nous risquons de tout perdre. Nous risquons de ne rien avoir à manger dans la ville de Bunia et en Ituri de manière générale », a-t-il dit à la RFI.
Pour l’instant, aucune mesure d’envergure n’a été prise pour faire face à ce fléau mais toutefois les autorités se veulent rassurantes et jugent maitrisables le phénomène pour le moment.
« L’ampleur du phénomène est d’une certaine façon métrisable car les criquets sont estimés plus en couple qu’en essaims. Cela nous prouve que l’ampleur est encore dans une phase maîtrisable », estime Guerschom Dramani Pilo, le ministre en charge de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Élevage, pour la province de l’Ituri qui s’est confié à la RFI.
Sans nier les risques que représentent ces criquets pèlerins pour l’agriculture et l’Élevage, le ministre provincial précise qu’une équipe a été déployée dans le territoire d’Aru pour évaluer la situation. « Ses conclusions devraient être connues dans la journée, » a-t-il indiqué.
Il sied de noter que l’Afrique de l’Est n’avait pas connu pareille invasion depuis des décennies. Voilà plus de deux mois que de gigantesques essaims de criquets pèlerins s’abattent sur ses terres et en ravagent les cultures et les pâturages.
Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), un seul de ces essaims est vaste comme le Luxembourg (2 400 km2). Poussés par les vents, ces nuages de criquets peuvent aisément parcourir 150 km en une seule journée. Et ces insectes longs d’environ 7 cm ont l’appétit féroce : chacun d’entre eux ingurgite quotidiennement l’équivalent de son poids.
Un essaim de 200 milliards de criquets est ainsi capable de dévorer chaque jour 400 000 tonnes de nourriture.
Thierry Mfundu